Idra Zouta Kadisha – Zohar III, 287B à 296B

Idra Zouta Kadisha – Petite Assemblée Sainte – Zohar III, 287B à 296B.

Nous avons appris que le jour où Rabbi Siméon allait quitter ce monde et qu’il mettait de l’ordre dans ses paroles, les collègues se sont réunis chez lui. Il y avait présents : Rabbi Éléazar, son fils, et Rabbi Abba, et les autres collègues qui remplissaient la maison. Rabbi Siméon leva les yeux, et voyant la maison pleine (de collègues), se mit à pleurer et dit : Autrefois, lorsque je fus malade, Rabbi Phinéès, fils de Yaïr, se tenait devant moi. On m’accorda un sursis jusqu’à ce que j’eusse choisi ma place (au paradis). Et, lorsque je revins à moi, un feu entourait ma maison et ne l’a jamais quittée, de sorte que nul homme ne pouvait y pénétrer qu’avec mon assentiment. Maintenant je vois que le feu a cessé (d’entourer ma maison) et que la maison est remplie (de collègues). Pendant que les collègues étaient assis, Rabbi Siméon a ouvert les yeux et a vu ce qu’il a vu, et aussitôt après un feu entoura la maison. Tous sont sortis ; seuls son fils Éléazar et Rabbi Abba restèrent à côté de lui, alors que les autres collègues s’assirent dehors. Rabbi Siméon dit à son fils Rabbi Éléazar : Sors et vois si Rabbi Isaac est ici, car j’ai répondu de lui. Dis-lui qu’il mette de l’ordre dans ses paroles et qu’il s’assoie à côté de moi. Heureux son sort ! Rabbi Siméon se leva, s’assit et demanda en souriant : Où sont les collègues ? Rabbi Éléazar se leva et les fit entrer. Ils s’assirent devant lui.

Rabbi Siméon leva ses mains et fit une prière. Il était gai. Il dit ensuite : Que les collègues qui avaient accès à l’Idra restent ici. Tous sont sortis, et ne sont restés que son fils Rabbi Eléazar, Rabbi Abba, Rabbi Yehouda, Rabbi Yossé et Rabbi Hiyà. Pen dant ce temps, Rabbi Isaac venait d’entrer. Rabbi Siméon lui dit : Que ton sort est beau ! Combien grande est la joie qui t’attend en ce jour ! Rabbi Abba était assis derrière lui et Rabbi Éléazar devant lui. Rabbi Siméon dit : L’heure est propice maintenant, et je veux entrer dans le monde futur sans honte. Aussi vais-je révéler devant la Schekhina des choses sacrées qui n’ont pas encore été révélées jusqu’à maintenant, afin qu’on ne puisse dire que j’ai quitté le monde sans avoir pleinement rempli ma mission sur terre, en ayant gardé ces mystères clans mon cœur pour les emporter avec moi dans le monde futur. Pendant que je vais vous parler, Rabbi Abba consignera mes paroles par écrit ; mon fils Rabbi Éléazar les répétera, et les autres collègues méditeront en silence. Rabbi Abba qui était assis derrière lui se leva, alors que son fils Rabbi Éléazar resta assis devant lui. Il lui dit : Lève-toi, mon fils, parce qu’un autre va s’asseoir à cette place. Rabbi Éléazar se leva.

Rabbi Siméon se drapa dans son manteau rituel et commença à parler ainsi : « Les morts ne te loueront point, ô Seigneur, ni tous ceux qui descendent chez Douma. » En effet, ceux qui sont appelés « morts » ne louent pas le Saint, béni soit-il, qui es appelé « Vivant » ; il ne réside qu’au milieu de ceux qui sont appelés « vivants », mais non pas parmi ceux qui sont appelés « morts ». A la fin du verset, il est dit : « … Ni tous ceux qui descendent chez Douma. » Tous ceux qui descendent chez Douma dans l’enfer y resteront. Mais il en est autrement de ceux qui sont appelés « vivants », dont le Saint, béni soit-il, désire la gloire. Rabbi Siméon dit en outre : Combien différente est cette heure de celle de l’Idra ! Dans l’Idra, le Saint, béni soit-il, est venu avec ses chars, tandis que maintenant le Saint, béni soit-il, vient d’arriver avec les justes du paradis, ce qu’il n’a pas fait dans l’Idra. Le Saint, béni soit-il, est plus jaloux de la gloire des justes que de sa propre gloire. Tant que Jéroboam sacrifiait aux idoles. Dieu s’est montré patient et magnanime à son égard. Mais dès qu’il leva la main sur un prophète, sa main se sécha, ainsi qu’il est écrit : « La main qu’il avait étendue contre le pro­phète se sécha. » Aussi Dieu veut nous glorifier et il arrive avec tous (les justes du paradis). Il dit en outre : Voici Rab Hammenouna le Vieillard entouré de soixante-dix justes parés de couronnes reflétant la lumière éclatante de l’Ancien sacré, le Mystérieux des mystérieux. Il vient avec joie pour entendre les paroles que je vais prononcer. S’étant assis, il s’écria : Voici également Rabbi Phinéès, fils de Yaïr ; faites-lui de la place. Les collègues présents furent saisis de frayeur et allèrent s’asseoir au fond de la maison. Rabbi Eléazar et Rabbi Abba restèrent à côté de Rabbi Siméon. Rabbi Siméon dit alors : Dans l’Idra, tous les collègues prenaient la parole, et moi aussi. Maintenant je parlerai moi seul, et tous les êtres d’en haut et d’en bas écouteront mes paroles. Heureux mon sort en ce jour !

Rabbi Siméon commença à parler ainsi : « Je suis à mon bien-aimé, et son désir tend vers moi. » Pendant tout le temps que j’étais attaché à ce bas monde, j’étais aussi attaché par un lien à Dieu, et c’est pourquoi son désir se tourne maintenant vers moi, puisqu’il arrive avec toute sa sainte suite pour entendre avec joie la révélation des mystères et les louanges de l’Ancien sacré, le Mystérieux des mystérieux. Il est séparé de tout, et en même temps il n’en est pas séparé, puisque tout est en lui et lui est en tout. L’Ancien des anciens, le Mystérieux des mystérieux, est établi, et en même temps il ne l’est pas ; il est établi, puisqu’il soutient tout, et il ne l’est pas, puisqu’on ne le trouve nulle part. Quand il s’établit, il projette neuf lumières éclatantes qui se séparent dans toutes les directions, telle une lampe dont la clarté se répand dans toutes les directions ; et quand on s’approche de cette clarté que répand la lampe, on ne trouve rien au dehors de la lampe elle-même. Tel est également le cas de l’Ancien sacré de la « Lampe » sublime et très mystérieuse. On ne trouve nulle part Dieu, on trouve seulement les lumières qu’il répand et qui paraissent et disparaissent tour à tour. Ce sont ces lumières qu’on désigne sous les noms sacrés. Aussi tous les noms ne désignent-ils qu’une seule et même chose. Quant à l’affirmation des collègues, d’après des livres anciens, que l’Ancien sacré apparaît dans chacun des degrés qu’il a formés, ce n’est pas le moment d’en par ler puisque je vous ai déjà entretenus à ce sujet dans le Saint Idra. Maintenant je vois et je vous ferai savoir des choses que je n’ai pas toujours sues et que, depuis que je les sais, j’ai gardées secrètement dans mon cœur ; (je vais les révéler) en présence du Roi sacré et de tous les justes épris de vérité, venus ici pour entendre ces paroles.

Le Crâne de la Tête blanche n’a ni commencement ni fin. C’est un encensoir qui répand (les bonnes odeurs) et la lumière. Les justes en héritent quatre cents mondes délicieux dans le monde futur. De cet encensoir tombe chaque jour une Rosée sur la « Petite Figure » dans la région appelée « Cieux ». C’est cette Rosée qui ressuscitera les morts à la fin des temps, ainsi qu’il est écrit : « Que le Seigneur t’accorde la rosée du ciel. » La Tête de la « Petite Figure » est pleine de cette Rosée, qui coule de là dans le « Verger des pommiers » qu’elle éclaire L’Ancien sacré est caché, et la Sagesse suprême est enfermée dans ce Crâne, de sorte qu’on ne voit chez l’Ancien que le Crâne seul ; c’est la Tête des têtes. La Sagesse suprême est enfermée dans ce Crâne et porte le nom de Cerveau suprême, Cerveau mystérieux, Cerveau qui apaise ; nul ne le connaît hors lui-même. Trois Têtes sont enfermées l’une dans l’autre, et l’une est au-dessus de l’autre. Une Tête, c’est la Sagesse mystérieuse invisible et qui n’est point révélée : c’est la Sagesse de toutes les autres sagesses. La Tête suprême, c’est l’Ancien sacré et le plus mystérieux, la Tête de toutes les têtes, la Tête qui n’est pas une tète, puisqu’elle est inconnue et puisqu’on ne saura jamais ce que cette Tête renferme ; nulle sagesse et nulle intelligence ne peuvent la saisir. C’est d’elle que l’Écriture dit : « Enfuis-toi dans ton pays. » Et ailleurs : « Et les Hayoth allaient et venaient. » C’est pour cette raison que l’Ancien sacré porte le nom de « Néant », car le néant même dépend de lui. Tous les cheveux et les poils sortent du Cerveau mystérieux, et tous sont lisses et pendent derrière la Tête, de manière à cacher la nuque.

Comme l’Ancien sacré est un, tout en lui est joie, et cela invaria­blement ; sa clémence se répand sur les treize sentiers de clémence. La Sagesse mystérieuse renfermée clans le Crâne s’y divise par trois fois « quatre (directions), et l’Ancien les unit en lui et domine sur tout. Au milieu des cheveux sortant du Cerveau, il y a une voie lumineuse (raie) qui éclaire les justes dans le monde futur, ainsi qu’il est écrit : « Et la voie des justes est comme une lumière brillante. » C’est aussi de cette voie, que l’Écriture » dit : « Alors tu te délecteras dans le Seigneur. » Cette voie éclaire toutes les autres voies qui dépendent de la « Petite Figure ». Quant à l’Ancien, au Vieillard des vieillards, c’est la Couronne suprême et supérieure qui sert de couronne à toutes les couronnes ; il allume toutes les « lampes » qui s’illuminent et éclairent, alors que lui-même est la « Lampe » suprême cachée et inconnue. L’Ancien est formé de trois têtes synthétisées en une seule, et c’est la Tête suprême au-dessus de tout. Elles sont aussi synthétisées en deux, et enfin elles sont aussi synthétisées en trois. Aussi les autres « lampes » qui reflètent la lumière de l’Ancien sont-elles aussi synthétisées tantôt en trois, tantôt en deux et tan tôt en une seule. L’Ancien sacré est aussi marqué et synthétisé en un seul ; il est un et tout est un. De même les autres lampes se sanctifient et se résument en lui Un et ne forment qu’une unité.

Le Front découvert de l’Ancien sacré est appelé « Bienveillance ». Car cette Tête suprême cachée et mystérieuse nous montre une belle parure qui orne le Front. C’est le Front qui personnifie la suprême bienveillance et il nous apparaît entouré d’une lumière éclatante. Et lorsque la bienveillance se manifeste, elle règne dans tous les mondes, et toutes les prières d’ici-bas sont agréées et la Face de la Petite Figure est éclairée. Tout est enveloppé par la miséricorde ; les rigueurs sont cachées et domptées pendant le jour de Sabbat. C’est à l’heure des vêpres du Sabbat qu’elle se répand dans le monde. De là vient que le jour de Sabbat est exempt de rigueur en haut et en bas, et même le feu de l’enfer est éteint, et les damnés trouvent du repos. C’est pour celte raison que l’homme reçoit en ce jour une âme supplémentaire, pour augmenter la joie du Sabbat ; il doit se réjouir pendant les trois repas du Sabbat, car le Sabbat est la synthèse de la vraie joie. L’homme doit dresser sa table et se réjouir pendant les trois repas du Sabbat qui symbolise la Foi. Rabbi Siméon s’écria : Je prends pour témoins tous ceux qui sont présents ici que je n’ai jamais de ma vie manqué les trois repas sabbatiques et que par conséquent je n’ai pas eu à jeûner un jour de Sabbat ou un autre jour. Celui qui observe ces repais mérite de posséder la Foi parfaite. Le premier repas est celui de la Matrona, le second celui du Roi sacré et le troisième est celui de l’Ancien sacré et très mystérieux. On sera récompensé dans le monde futur. Quand la « Bienveillance » se répand dans le monde, toutes les rigueurs sont asservies et enchaînées. La parure de l’Ancien sacré qui contient toutes les autres est celle de la Sagesse suprême appelée « Éden supérieur », qui constitue le Cerveau de l’Ancien sacré, et ce Cerveau s’étend de tous côtés. De là il descend dans un autre Éden qui est formé par le premier. Et quand la Tête qui est cachée se montre, un ornement frappe le Cerveau et produit beaucoup de lumières. La lumière qui jaillit de ce Cerveau est appelée « Bienveillance » ; elle rayonne en bas jusqu’à la naissance de la Barbe ; elle se nomme alors « Grâce suprême ». Et quand les Maîtres de la rigueur la contemplent, ils sont asservis.

Les Yeux de la Tête de l’Ancien sacré sont deux en un, égaux ; ils regardent toujours et ne se ferment jamais, ainsi qu’il est écrit » : « Il ne s’assoupit ni ne s’endort point, le gardien d’Israël », Israël, saint. C’est pourquoi il n’a ni cils ni paupières. Ce Cerveau est représenté et éclairé par trois blancheurs suprêmes. La première purifie les Yeux de la « Petite Figure », ainsi qu’il est écrit : « … Lavé parle lait. » Cette première blancheur, ainsi que les autres, lavent les autres lampes et les rendent plus éclatantes. Le Cerveau est appelé « Source de bénédiction », car cette source renferme toutes les bénédictions. Et parce que le Cerveau répand sa lumière par les trois blancheurs de l’Œil, la bénédiction est sous la dépendance de l’Œil, ainsi que l’Écriture ° dit : « L’œil bon, il sera béni ». Car l’Œil reçoit ses trois blancheurs du Cerveau. Et lorsque cet Œil regarde la Petite Figure, toutes les figures sont dans la joie. L’Œil qui émane du Cerveau est entièrement du côté droit, tandis que les yeux inférieurs sont du côté droit et du côté gauche.

Le Nez se trouve à l’ouverture de la fenêtre par où souffle l’air à la « Petite Figure ». De ce Nez, de l’ouverture de cette fenêtre, dépend la lettre Hé (d’en haut) qui rend stable l’autre Hé, le Hé d’en bas. Cet air procède du Cerveau mystérieux et porte le nom d’ « Esprit de vie », et c’est à l’aide de cet Esprit qu’on connaîtra la Sagesse à l’époque du Roi Messie, ainsi qu’il est écrit « : Et l’esprit du Seigneur se reposera sur lui : l’esprit de sagesse et d’intelligence. » De ce Nez ne sort que vie et joie parfaite, apaisement de l’esprit et guérison, tandis que, du Nez de la « Petite Figure », la vie sort d’une des narines seulement, alors que de l’autre sort la rigueur, ainsi qu’il est écrit : « Et la fumée monte dans son nez », tandis qu’ici l’Écriture dit : « Je lui obstruerai le nez par ma louange. » Dans le livre hagadique de Rabbi Yebba l’Ancien, on place le Hé dans la bouche, contrairement à ce que nous venons de dire, quoique au fond le sens soit le même. Cependant, du Hé dépend la rigueur ; or cette dernière vient du nez, ainsi qu’il est écrit : « La fumée monte de son nez. » On ne peut objecter le verset : « Le feu dévorant de sa bouche. » Car, en principe, la rigueur dépend du nez. Toutes les parures de l’Ancien sacré sont enfouies dans le Cerveau et toutes les parures de la « Petite Figure » sont produites par la Sagesse inférieure, ainsi qu’il est écrit : « Tous, Seigneur, tu les as faits par la sagesse », symbolisée par le Hé, la synthèse de tout. Quelle est la différence d’un Hé à l’autre ? C’est que, dans le Hé inférieur, la rigueur a sa part, tandis que le Hé supérieur n’est que miséricorde et miséricorde.

De la Barbe de l’Ancien sacré dépend toute la gloire ; aussi porte-t-elle le nom de « Bonheur de toute chose ». C’est de ce Bonheur que dépendent le ciel et la terre, les pluies bienfaisantes ; c’est la providence de toutes choses, et d’elle dépendent toutes les légions d’en haut et d’en bas. Treize sources d’huile parfu mée sortent de cette Barbe glorieuse dont neuf se dirigent vers la « Petite Figure » pour dompter les rigueurs. Ce « Bonheur » est attaché à la Barbe et descend jusqu’à l’ombilic ; les plus saints de la sainteté dépendent de lui. Il est éclairé par le nœud suprême qui est la Tête de toutes les têtes, inconcevable et insaisissable aux êtres d’en haut comme à ceux d’en bas. C’est pourquoi tout est soumis à son influence. En cette Barbe, trois têtes, ainsi qu’il a été dit, se manifestent, qui sont unies par elle. Et c’est pourquoi la Gloire des gloires dépend de ce « Bonheur ». Les lettres qui sont sous la dépendance de l’Ancien sont attachées à cette Barbe, unies à ce « Bonheur », et s’organisent grâce à lui pour donner de la stabilité aux autres lettres. Car si ces lettres ne montaient pas jusqu’à l’Ancien, les autres n’auraient pas de stabilité. Et c’est pourquoi Moïse est obligé de répéter le mot « Adonaï, Adonaï ». Ces deux noms sacrés sont séparés par un signe disjonctif pour indi quer que tout dépend du « Bonheur ». Les êtres d’en haut et d’en bas se soumettent à son pouvoir. Heureuse la part de celui qui le possède ! L’Ancien sacré, le Mystérieux des mystérieux, n’est mentionné nulle part ; il n’est point saisissable ; car il est la Tête suprême de tout ce qui est en haut ; aussi il n’est parlé que de la tête seule, sans le corps, pour rendre toutes choses stables. Il est inaccessible, caché et mystérieux à tous. Les parures sont enfouies dans le Cerveau mystérieux d’où émanent la Grâce supérieure et la grâce inférieure. La Grâce supérieure s’étend et se manifeste, et tout est renfermé dans ce Cerveau mystérieux. Quand cette blan cheur se manifeste dans la lumière, elle frappe ce qu’elle a frappé dans le Cerveau, et celui-ci est éclairé. De ce Bonheur glorieux dépend un autre cerveau qui se divise en trente-deux sentiers et qui sont illuminés par lui. En môme temps les trois Têtes suprêmes, dont l’une renferme les deux autres, s’éclairent. Et tout dépend du « Bonheur » qui renferme tout en lui. A partir d’ici commence à se manifester la gloire de la Barbe qui est le « Bonheur » mysté rieux. Ici également, comme pour l’Ancien sacré, trois têtes sont couronnées grâce à la lumière : l’une à droite, l’autre à gauche et la troisième qui les renferme. Et si tu demandes qui est l’Ancien sacré, remarque que dans les suprêmes hauteurs il y en a une inconcevable et impénétrable qui n’a point de marque, qui contient tout et qui renferme également les deux têtes. Toute chose possède une organisation, tandis que lui est en dehors du nombre, en dehors de ce qui peut être compté ; il ne peut être conçu que par le désir du cœur, et c’est pourquoi l’Écriture dit : « J’ai dit : Je prendrai garde à mon chemin afin de ne pas pécher par ma langue. »

Le « Commencement » (Bereschith) se trouve dans l’Ancien sacré ; ce Commencement est éclairé par le Bonheur ; c’est la lumière de la Sagesse qui se répand en trente-deux sentiers et qui jaillit du Cerveau mystérieux. L’Ancien sacré rayonne par la Sagesse qui prend la forme de trois têtes, dont l’une renferme les deux autres. Ces trois Têtes projettent leur lumière sur la « Petite Figure », et cette dernière illumine tout. La Sagesse se manifeste et donne naissance à un fleuve qui arrose le jardin, il pénètre dans la Tête de la « Petite Figure » et forme un Cerveau. De là il se répand dans tout le corps et il abreuve toutes les plantes, ainsi qu’il est écrit : « Et un fleuve sortait de l’Éden pour arroser le jardin. » Ensuite cette Sagesse pénètre de nouveau dans la Tête de la « Petite Figure » et produit un autre Cerveau. De cette lumière sortent deux petits canaux qui se réunissent ensemble et leur point de jonction s’appelle « profondeur de la source », ainsi qu’il est écrit : « Les abîmes se sont ouverts par sa science. » De là il pénètre de nouveau dans la Tête de la « Petite Figure », forme un autre Cerveau, pénètre dans l’intérieur du corps et remplit tous les compartiments, ainsi qu’il est écrit : « Les compartiments sont remplis par la science. » Et tout est éclairé par la lumière du Cerveau suprême et mystérieux qui brille par l’intermédiaire du « Bonheur ». Toutes les choses dépendent les unes des autres et toutes sont reliées les unes aux autres jusqu’à ce que l’on sache que tout est un et que tout est l’Ancien et rien n’est séparé de lui.

Ces trois lumières, appelées Pères, éclairent trois autres lumières appelées Fils, et toute cette lumière jaillit d’un seul point. Lorsque se manifeste l’Ancien qui est la Bienveillance des bienveillances, tout est éclairé et tout se trouve dans la joie par faite. La Sagesse est appelée Éden. L’Éden dérive de l’Éden supérieur, le plus mystérieux, qui n’a ni commencement ni fin, qui est caché et non révélé, et qui est appelé « Hou » (lui), tandis que l’Éden inférieur a un commencement ; il est appelé « Atah » (toi) et « Ab » (père), ainsi qu’il est écrit : « Car toi (atah) tu es notre père (ab). » Dans le livre d’exégèse de Rabbi Yebba le Vieil lard il est dit : la règle générale est que la Petite Figure porte le nom d’ « Atha » (toi) ; l’Ancien saint et mystérieux est appelé « Hou » (lui), et cela est exact. Dès que le Commencement se produit, môme mystérieux, il est appelé « Atha ». Comme il est le Commencement, on l’appelle Père ; il est le Père des pères. Le Père procède de l’Ancien sacré, ainsi qu’il est écrit : « La Sagesse sort du Néant (Aïn) », car l’Ancien sacré est insaisissable. Aussi l’Écriture ajoute aussitôt : « Élohim connaît sa voie », sa voie à proprement parler ; il connaît également « son lieu », et à plus forte raison sa voie ; bien mieux encore il connaît la Sagesse qui est enfermée dans l’Ancien sacré. Cette Sagesse est le Commencement de tout ; d’elle dépendent les trente-deux sentiers. La Loi est renfermée dans ces sentiers avec les vingt-deux lettres de l’alphabet et les dix paroles (commandements). Cette Sagesse est le Père des pères et en elle sont renfermés le Commencement et la Fin. Et c’est pour quoi il y a deux sagesses, la supérieure et l’inférieure. Quand elle se manifeste, elle a le nom de Père des pères, et tout n’est ren fermé qu’en elle, ainsi qu’il est écrit : « Tu as fait toutes choses avec sagesse. »

Rabbi Siméon leva ses mains ; il se réjouit et dit : C’est le mo ment de révéler (un mystère), et tout a besoin de ce moment (propice) : Nous avons appris qu’à l’heure où l’Ancien sacré vou lait établir tout, il établit dans les régions suprêmes quelque chose comme mâle et femelle. Dans l’endroit où sont contenus le mâle et la femelle, ils ne subsistent que par un autre état de mâle et de femelle. Et cette Sagesse qui contient tout, lorsqu’elle se manifeste et resplendit grâce à l’Ancien sacré, elle ne brille que sous la forme de mâle et de femelle. Cette Sagesse se manifeste ; elle produit Bina (intelligence) ; il y a donc mâle et femelle, car Hocmâ (Sagesse) c’est le Père, et Bina (Intelligence) c’est la Mère. Ils sont les deux plateaux d’une balance dont l’un est mâle, l’autre femelle. C’est grâce à eux que tout est constitué sous la forme de mâle et de femelle. Sans la Hocmâ, il n’y aurait pas eu de Commencement, puisqu’elle est le Père des pères, l’origine de tout. Quand l’union s’opère, la foi naît et se répand dans le monde. Dans le livre d’exégèse de Eabbi Abba l’Ancien, il est dit : Qu’est-ce que Bina ? Bina est produit par l’union du Yod et du Hé, comme son nom l’indique : Bina (Ben-Iah, fils de Dieu) ; c’est la perfection de tout. Quand les deux sont unis et que le Fils est avec eux, la synthèse parfaite est réalisée ; car ainsi se trouvent réunis le Père, la Mère, le Fils et la Fille. Ces paroles ne sont révélées qu’aux grands saints qui peuvent pénétrer dans les voies du Saint, béni soit-il, sans dévier à droite ni à gauche, ainsi qu’il est écrit : « Car les voies du Seigneur sont droites ; les justes y marchent sûrement ; mais les pécheurs y trébuchent. » Heureuse la part de celui qui connaît ce chemin et ne dévie point et ne se trompe pas ; car ces paroles sont mystérieuses, et les Saints d’en haut sont illuminés par elle comme par la lumière d’une lampe. Ces paroles ne sont enseignées qu’à celui qui sait entrer et sortir sans se tromper, car celui qui n’est pas dans ce cas, il aurait mieux valu pour lui de ne pas naître. Il est connu de l’Ancien sacré, le Mystérieux des mystérieux. Que ces paroles rayonnent dans mon cœur avec l’amour parfait et la crainte du Saint, béni soit-il ! Les enfants réunis ici le savent aussi ; car ils étaient entrés et sortis illuminés par ces paroles ; mais ils ne les connaissaient pas encore toutes ; mais maintenant ils reçoivent toute la lumière dans la perfection. Heureux mon sort et heureux le leur dans ce monde !

Rabbi Siméon ajouta : Tout ce que je viens de dire de l’Ancien sacré et de la Petite Figure désigne une seule et même chose ; tout est un et il n’y a pas de séparation. Béni soit-il et béni soit son nom éternellement. Remarquez que le premier Point appelé Père est contenu dans la lettre Yod qui dépend du Bonheur sacré, et c’est pourquoi cette lettre renferme toutes les autres lettres ; elle est la plus cachée de toutes les lettres. Le Yod est le commencement et la fin de toutes choses ; c’est le fleuve qui jaillit au dehors et qui est appelé « monde futur ». C’est le monde d’avenir et qui ne ces sera jamais d’exister. Et c’est là la joie des justes, de ceux qui sont dignes du monde futur, du jardin toujours arrosé. C’est de lui que l’Écriture dit : « … Et comme une source dont les eaux ne tarissent point. » Le monde futur a été créé par le Yod, ainsi qu’il est écrit : « Et un fleuve sort de l’Éden pour arroser le jardin. » Yod (valeur numérique dix) contient les deux lettres Vav et Daleth (valeur numérique dix). Dans le livre d’exégèse de Rabbi Yebba le Vieillard, il est dit : Pourquoi les lettres Vav et Daleth sont-elles comprises dans le Yod ? La plantation du jardin est appelée Vav, et il y a un autre jardin qui est appelé Daleth ; c’est le Vav qui arrose le Da leth. Daleth (quatre) représente les quatre fleuves, et c’est le mys tère du verset : « Et un fleuve sort del’Éden, et, delà, il se divise en quatre. » Qu’est-ce qu’Eden ? C’est la Sagesse suprême ; c’est le Yod. « … Qui abreuve le jardin » : c’est le Vav. « … Et, de là, il se divise en quatre » : c’est le Daleth. Tout est contenu dans le Yod, et c’est pour quoi il est appelé le Père de tout, Père des pères, Principe de toutes choses, appelé » Maison de tout », ainsi qu’il est écrit : « Avec Hocmâ (Sagesse) la maison sera bâtie. » Et ailleurs : « Tu as fait toutes choses avec Hocmâ (Sagesse). » Dans cet endroit, il n’est pas révélé ni connu ; car il est uni à la Mère et il ne se manifeste que par la Mère. C’est pourquoi la Mère est la Synthèse de tout ; c’est par elle qu’il se fait connaître et c’est par elle qu’il se manifeste. La Mère est considérée comme le Commencement et la Fin de tout, et elle renferme tout. Le Nom sacré est la Synthèse des synthèses. Jusqu’à maintenant, je ne faisais qu’allusion aux mystères, sans les expliquer ; maintenant, je vais en dévoiler les côtés. Le Yod est renfermé dans la Sagesse (Hocmà). Hé, c’est la Mère, et qui est ap pelée Bina. Vav et Hé sont les deux enfants qui sont couronnés par la Mère. Nous avons appris que Bina est la synthèse de tout. Le Yod s’unit à la Mère et produit le Fils (Ben), et c’est là l’explica tion du mot Bina qui est composé de Ben (Fils) et des lettres Yod (Père) et Hé (Mère). Remarquez que tantôt l’Intelligence est ap pelée « Bina », et tantôt « Thebounâ » ; elle porte ce dernier nom quand elle allaite ses deux enfants, le Fils (Ben) et la Fille (ou-Bath) qui sont symbolisés par le Vav et le (dernier) Hé (du Tétragramme). A ce moment, elle est appelée « Thebounâ » qui est composé des mots Ben (fils) ou-Bath (et fille), c’est-à-dire Vav et Hé, et tout n’est qu’un. Dans le livre de Rab Hammenouna le Vieillard, il est dit que le roi Salomon a révélé la première parure en disant : « Tu es belle, ma compagne », et la deuxième parure en l’appelant « fiancée », qui désigne la femme inférieure. D’autres appliquent ces deux noms à la femme d’en bas ; ce n’est pas juste ; car le premier Hé n’est pas appelé Fiancée ; ce n’est que le dernier qui porte ce nom à des époques déterminées. Il y a des époques où le mâle ne s’unit pas à elle, ainsi qu’il est écrit : « Tu ne t’approcheras point de la femme pendant ses impuretés. » Lorsqu’elle se purifie et que le mâle désire s’unir avec elle, elle est appelée « fiancée ». Par contre, pour la Mère, la bienveillance ne cesse jamais ; elle sort toujours avec lui et demeure avec lui ; l’un ne se sépare pas de l’autre, et ils ne se quittent pas ; c’est pourquoi il est dit : « Un fleuve sort del’Éden. » II jaillit continuellement sans s’arrêter. C’est pourquoi il est dit : « … Comme une source dont les eaux ne tarissent jamais. » Et c’est pourquoi Salomon, en parlant de sa mère, l’appelle « m a compagne » ; une bienveillance fraternelle les unit toujours d’une manière par faits. Mais l’autre est appelée « fiancée » ; car elle est une vraie fiancée ; c’est pourquoi le roi Salomon fait connaître ces deux formes de la femme : la première est mystérieuse ; la seconde est plus manifeste et pas aussi insaisissable que la première. Mais toute louange s’adresse à celle qui est supérieure, ainsi qu’il est écrit : « Elle est une à sa mère- ; elle est la préférée de celle qui l’a enfantée. » Et parce que la mère est couronnée de la couronne de la fiancée et que la bienveillance du Yod ne cesse jamais pour elle, la libération des serviteurs est dans son pouvoir, la libération de tous, la libé ration des coupables, la purification de tout ; ainsi qu’il est écrit : « Car en ce jour il vous absoudra. » Et ailleurs : « Vous sanctifie rez la cinquantième année ; c’est le Jubilé. » Quel est le sens du mot « Jobel » (Jubilé) ? Le même que dans le verset : « Et près des eaux (joubal) il étendra ses racines. » Car le fleuve jaillit d’une source intarissable et coule au dehors sans s’arrêter.

Il est écrit : « Tu appelleras l’Intelligence (Bina), et que ta voix invoque la Prudence (Thebounâ). » Pourquoi le verset ajoute-t-il Thebounâ ? Mais tout doit s’expliquer ainsi que nous l’avons dit. Lequel des deux est supérieur ? C’est Bina, car il se compose du Fils (Ben), du Père (Yod) et de la Mère (Hé). The bounâ ne renferme que le Fils (Ben) et la Fille (Bath) et les lettres Vav (fils) et Hé (fille). Le Père est uni à la Mère ; la Mère veille sur ses enfants (Thebounâ), mais elle ne se manifeste pas. La réu nion des deux enfants est appelée Thebounâ ; celle du Père, de la Mère et du Fils est appelée Bina. Et c’est Bina qui synthétise tout. Le Père, la Mère et le Fils sont appelés Sagesse (Hocmâ), Intelli gence (Bina) et Savoir (Da’ath). Comme le Fils porte les signes caractéristiques du Père et de la Mère, on l’appelle « Savoir » : .car il est leur témoin. Et ce Fils est appelé « Premier-né », ainsi qu’il est écrit : « Israël est mon fils, mon premier-né. » Comme pre mier-né il hérite deux parts ; et quand ses couronnes se multi plient, il prend trois parts. Mais que ce soit deux parts ou trois parts, cela revient au même ; car il reçoit l’héritage de son Père et de sa Mère. Quel est cet héritage ? Ce sont deux couronnes renfer mées en eux et qu’ils transmettent au Fils. Du Père il reçoit la couronne appelée « Grâce » (Hésed), et de la Mère la couronne ap pelée « Rigueur » (Gueboura). Ces couronnes viennent se placer sur sa tête et il les unit. Et lorsque ces couronnes s’illuminent, le Père et la Mère sont près de lui. Ces couronnes sont les phylac tères de la tête. Le Fils prend possession de tout, il hérite de tout et il se répand partout. Le Fils transmet l’héritage à la Fille qui est nourrie par lui. Car la loi est que le fils hérite du père et de la more, et non la fille ; c’est par le fils qu’elle est nourrie, ainsi qu’il est écrit : « Et en lui il y avait la nourriture pour tous. » Le Père et la Mère sont réunis ensemble ; mais c’est le Père qui est le plus mystérieux. Tout dépend de l’Ancien sacré, du Bonheur sacré, Gloire de toutes les gloires. Le Père et la Mère édifient la Maison, comme je l’ai dit et ainsi qu’il est écrit : « C’est par la Sagesse (Hocmâ) que la Maison sera bâtie, et par la Prudence (The­bounâ) qu’elle sera affermie ; et, par le Savoir, les chambres sont remplies de toute richesse précieuse et agréable. » II est écrit : « … Car c’est doux quand tu les gardes en toi. » Rabbi Siméon dit : Dans l’Idra, je n’ai pas tout expliqué, et toutes ces paroles mysté rieuses je les ai gardées jusqu’à présent dans mon cœur ; je veux les réserver pour le monde futur ; car là une question nous sera posée, ainsi qu’il est écrit : « Et la foi sera (la préoccupation) de tes moments, la puissance des saluts, la sagesse et le savoir ; la crainte de Dieu sera son trésor. » On me demandera des pa roles de sagesse. Et le Saint, béni soit-il,désire que j’en parle. J’en trerai, je pénétrerai dans son palais, et je me présenterai devant lui sans honte. Il est dit : « L’Éternel est le Dieu des savoirs. » Les « savoirs » désignent « Da’ath », le Savoir qui remplit tout le palais ainsi qu’il est écrit : « Et par le savoir les chambres seront remplies. » L’autre Savoir (le Savoir suprême) ne se révèle pas ; car le Mystérieux y pénètre et il est éclairé par le Cerveau, et c’est de là qu’il se répand dans tout le corps.

Dans le Livre des Traditions, il est dit que le mot « de’oth » (sa voirs) doit être lu « ’edouth » (témoignage) ; car il est le témoignage de tout, le témoignage des deux parts, ainsi qu’il est écrit : « Et il a établi le témoignage en Jacob. » Bien que, dans le Livre Occulte, ces choses aient été dites d’une autre façon, tout ce que nous disons dans l’Idra au sujet du Père et de la Mère est exact. Tout est en eux ; tous les mystères sont contenus en eux ; eux-mêmes sont contenus dans le Saint, l’Ancien des anciens : en Lui tout est enfermé ; il contient tout. Béni soit-il, et béni soit son nom éternelle ment ! Toutes ces paroles sont sacrées, et on ne doit en dévier ni à droite ni à gauche ; seuls les initiés les connaissent. J’avais peur jusqu’à maintenant de les révéler. Cependant je les révèle aujour d’hui. Le Roi sacré sait que ce n’est pas pour ma gloire, ni pour la gloire de mon père que j’agis ainsi, maïs uniquement pour ne pas éprouver de la honte à mon entrée dans le Palais céleste. D’ailleurs, je vois que le Saint, béni soit-il, et tous les justes épris dé vérité sont ici présents et donneatleur assentiment à mes révéla­tions ; je vois que tous se réjouissent à nos noces. Heureux mon sort !

Rabbi Abba raconte : A peine la « Lampe Sainte », la « Lampe Sublime », a-t-elle terminé la phrase, qu’elle leva les bras en haut, en pleurant et en riant à la fois. Il voulait révéler un mystère, et il dit : Toute ma vie j’étais peiné de ne pas pouvoir révéler ce mystère ; et maintenant on ne m’autorise pas à le révé ler. Il fit un effort, se mit sur son séant et remua les lèvres ; il se prosterna trois fois, et personne ne pouvait lever le regard vers l’endroit où il se trouvait, et moins encore pouvait-on le regarder lui-même. Enfin il s’écria : Bouche, bouche, qui as été jugée cligne de proférer toutes ces paroles et dont la source ne tarit jamais, tu es comparée au fleuve qui sort de l’Éden ; c’est à toi que s’appli quent les mots : « Et un fleuve sort de l’Éden », et : « … Comme une source dont les eaux ne défaillent point. » Sois témoin que, pen dant toute ma vie, j’ai ardemment souhaité de voir ce jour et je n’ai obtenu qu’aujourd’hui de recevoir la couronne dont je me vois paré. Et maintenant je veux révéler des paroles qui for meront des couronnes en présence du Saint, béni soit-il, qui ne s’éloignera plus d’ici pour retourner dans sa région, car ce jour est dans son pouvoir. Je commence ma révélation, afin que, sans honte, j’entre dans le monde futur. Il est écrit : « L’équité (tzedeq) et la justice (mischpat) sont l’appui de ton trône ; la clémence et la vérité marchent devant ta face. » Quel est le sage qui pourra con templer les voies de l’Ancien suprême, ses jugements de vérité, jugements parés de couronnes suprêmes ? Car j’ai dit que toutes les lampes sont éclairées par cette Lampe suprême, la plus mystérieuse. C’est elle qui illumine tous les degrés. Par sa lumière sont révé lées les parties accessibles de chaque degré. Toutes les lumières sont attachées les unes aux autres ; l’une est éclairée par l’autre et elles ne se séparent pas. La lumière de chaque lampe est appelée « Parure du Roi », « Couronne du Roi ». Tout est éclairé par la Lumière qui est à l’intérieur, mais qui ne jaillit pas au dehors. Tout est uni à cette Lumière. Et ainsi tout monte en un seul degré et tout est couronné par la même parole ; et l’un n’est pas séparé de l’autre. Lui et son nom sont un. La lumière qui se révèle est appelée « Vêtement du Roi ». La lumière qui est à l’intérieur est mystérieuse, et là réside Celui qui ne se manifeste ni ne se révèle. Toutes les lampes sont éclairées par l’Ancien sacré, le Mystérieux des mystérieux, la Lampe suprême. Toutes ces lumières qui se ma nifestent n’existent pas en dehors de la Lampe suprême mysté rieuse et non révélée. Parmi ces vêtements de gloire, parures de vérité, lampes de vérité, il se trouve deux lampes qui forment la parure du trône du Roi, appelées Équité et Justice. Elles sont le commencement et la fin de toute foi ; elles couronnent toutes les rigueurs d’en haut et d’en bas ; tout est enfermé dans la Justice, et l’Équité est nourrie par elle. Quelquefois elle est appelée « Malki Tzedek, roi de Schalem » ; et alors les rigueurs qui se réveillent par la justice sont apaisées ; tout devient miséricorde et tout est en paix. L’équité est parfumée par lui (Malki Tzedek) ; les rigueurs sont apaisées, et descendent dans la paix et dans la miséricorde. C’est l’heure de l’union du mâle et de la femelle, et tous les mondes sont dans l’amour et dans la joie. Mais quand le péché se multi plie dans le monde, lorsque le sanctuaire est profané, lorsque le mâle s’éloigne de la femelle, et que le serpent puissant commence à se réveiller, malheur au monde qui doit se nourrir en ce moment de Tzedek ! De nombreuses légions de rigueur inondent alors le monde et beaucoup de justes disparaissent de ce monde, et cela parce que le mâle s’est éloigné de la femelle et que Tzedek ne s’est pas approché de Mischpat. C’est pourquoi l’Écriture dit : « Et il y a de ceux qui meurent sans Mischpat, » ; en effet, quand « Mischpat » est éloigné de « Tzedek » et n’est pas adouci par lui, alors Tzedek puise sa nourriture dans un autre endroit. C’est pourquoi le roi Salomon dit : « J’ai tout vu dans les jours de ma vanité (hebel) ; il y a tel juste qui périt dans sa justice. » « Hebel » ne veut pas dire « vanité », mais « souffle » ; c’est un des souffles d’en haut appelé « Narine du Roi, royaume sacré ». Quand il se réveille avec rigueur, alors « il y a tel juste qui périt dans sa justice », parce que Mischpat s’est éloigné de Tzedek, et c’est pourquoi « il y a tel qui a péri sans justice (mischpat) ».

Remarquez, lorsqu’un juste se trouve dans le monde, qu’il est aimé du Saint, béni soit-il, même quand Tzedek sévit seul ; le monde peut être sauvé par son mérite. Le Saint, béni soit-il, dé sire sa gloire et (le monde) ne craint pas sa rigueur. Mais si ce juste n est pas parfait, alors il craint même Mischpat, à plus forte raison Tzedek. Le roi David disait d’abord : « Éprouve-moi, Sei gneur, éprouve-moi et tente-moi », car je ne crains pas les rigueurs, ni même Tzedek (seul) auquel je suis uni, ainsi qu’il est écrit : « Je verrai ta face avec Tzedek » ; je ne crains pas d’être jugé. Mais après qu’il eut péché, il eut peur même de Mischpat, puis qu’il a dit : « N’entre pas avec ton serviteur en Mischpat. » Remarquez que quand Tzedek et Mischpat sont unis, Tzedek devient Tzedakah (charité), et la miséricorde remplit la terre, ainsi qu’il est écrit : « II aime Tzedek et Mischpat, et la terre est toute remplie de la miséricorde du Seigneur. » Je me rends ce témoignage que pendant toute ma vie je tremblais que le monde ne tombe sous les rigueurs de Tzedek et qu’il ne soit détruit par ses flammes, ainsi qu’il est dit : « Elle mange et s’essuie la bouche. » Et dans la suite des temps chacun (sauvera le monde ! selon ses moyens et selon la profondeur du puits. Dans cette génération, il y a des justes ; mais très restreint est le nombre de ceux qui pourront défendre le trou peau par les quatre côtés. Jusqu’ici mes paroles étaient enchaînées les unes aux autres et expliquaient les choses cachées dans l’An cien sacré, le plus mystérieux ; j’ai montré comment les uns sont en relations avec les autres ; à partir d’ici, nous allons nous entretenir de la Petite Figure que je n’ai pas encore expliquée dans l’Idra. Tout ce qui la concerne était caché dans mon cœur et n’avait pas encore pris une forme nette ; maintenant je conçois nettement toutes ces choses sacrées et je vais vous les révéler. Heureuse ma part et heureuse la part de ceux qui seront les héritiers, ainsi qu’il est écrit : « Heureux le peuple pour qui il en est ainsi. » Ce que nous avons dit au sujet du Père et de la Mère qui sont unis dans l’Ancien avec leurs parures est exact ; car du Cerveau mystérieux dépendent tous les mystères qui sont unis à lui. Et même quand toutes les choses seront découvertes, seul l’Ancien, lui et ses pa rures, demeureront cachés. Le Cerveau mystérieux n’est pas révélé ; le Père et la Mère émanent de ce Cerveau et sont attachés au Bon heur. La « Petite Figure » dépend de l’Ancien sacré avec lequel elle ne fait qu’un, ainsi que nous avons déjà dit dans l’Idra. Heu reux le sort de celui qui entre et qui sort et qui connaît les voies sans dévier n’i à droite ni à gauche ! Mais si quelqu’un est entré et n’est pas sorti, mieux .eût valu pour lui qu’il ne fût pas né, car il est écrit : « Les voies du Seigneur sont droites. » Rabbi Siméon dit : J’ai approfondi chaque jour ce verset : « Mon âme se glorifie dans le Seigneur ; que l’humble écoute et se réjouisse. » Et voici que ce verset est accompli. « Mon âme se glorifie dans le Seigneur. » En effet mon âme est attachée à Lui ; elle brûle pour Lui ; elle adhère à Lui ; elle médite sur Lui, et grâce à cela elle remontera à sa place. « Que l’humble écoute et se réjouisse. » Ce sont les justes, les collègues de 1’ « École sainte » ; heureuse leur part ! Car ils vien dront avec le Saint, béni soit-il. Tous écoutent mes paroles et se réjouissent ; c’est pourquoi « glorifiez le Seigneur avec moi et nous exalterons son nom ensemble ». Rabbi Siméon commença à parler ainsi : « Tels sont les rois qui régnèrent au pays d’Edom avant que les enfants d’Israël eussent un roi. » Et ailleurs il est écrit aussi ; « Voici les rois ; ils se sont réunis et ils ont disparu. » « Ils se sont réunis » dans la terre d’Edom, terre où règnent toutes les rigueurs. « Ils ont disparu », ainsi qu’il est écrit : « II est mort et un autre a régné à sa place. » « Ils ont vu et ils ont été effrayés et ils se sont enfuis », parce qu’ils n’ont pas été stables dans leur endroit, parce que les parures du Roi ne s’étaient pas encore manifestées ; la Ville sainte et ses murailles n’étaient pas encore élevées. C’est pourquoi, « dès que nous avons appris, dès que nous l’avons vu », nous étions forcés de disparaître. Tous ont disparu, sauf un qui est resté du côté mâle, ainsi qu’il est écrit : « Et Radar lui succéda ; sa ville s’appela Pa’ou et sa femme Mehetabel, fille de Matred, fille de Mezaab. » Nous avons déjà expliqué dans l’Idra qui est Mezaab.

Dans le livre d’exégèse de Rab Hammenouna le Vieillard, il est dit : « Et Hadar lui succéda. » Le mot « Hadar » a le même sens que « le fruit de l’arbre beau » (hadar). « Et le nom de sa femme était Mehetabel », appelée aussi « branche de palmier » (Tamarim). Et ailleurs : « Le juste fleurira comme le palmier. » Cet arbre est mâle et femelle. Elle est appelée « fille de Matred », la fille de la région d’où l’inquiétude se répand dans le monde. Il est appelé Père, ainsi qu’il est écrit : « L’homme ne connaît pas sa valeur et elle ne se trouve pas dans la terre de vie. » D’après une autre explication, « fille de Matred » veut dire fille de la mère du côté de laquelle viennent les rigueurs qui jettent l’inquiétude dans le monde. « Fille de Mezaab » veut dire qu’elle tire sa nourriture des deux côtés et sa lumière également, de la grâce et de la rigueur. Avant la création du monde actuel, les faces ne regardaient pas les faces (l’union entre mâle et femelle n’était pas faite face à face), et c’est pourquoi les mondes préexistants ont été détruits. Aussi ces mondes sont appelés « étincelles volantes ». La chose est com parable à un artisan qui travaille le fer ; il frappe avec le marteau sur le fer rougi ; de nombreuses étincelles se répandent dans toutes les directions ; mais il n’en reste pas trace au bout d’un instant : ce sont les mondes préexistants ; et c’est pourquoi ils n’ont pas pu subsister, jusqu’à ce que l’Ancien sacré les eût affermis et que l’Artisan eût donné la forme à son œuvre. C’est pourquoi nous avons enseigné qu’une flamme fit jaillir des étincelles dans trois cent vingt directions ; ce sont ces étincelles qui sont appelées les mondes préexistants et dont l’existence a été éphémère. Ensuite l’Artisan donna la forme à son œuvre ; il lui donna une forme mâle et femelle, et grâce à cela tout subsiste, même les étincelles éteintes. De la Lampe éclatante sort une flamme qui frappe comme un marteau puissant et fait jaillir des étincelles, les mondes préexistants. Celles-ci se mêlent à un air très pur, et leur éclat s’adoucit au moment de l’union du Père et de la Mère.

Le Père, c’est l’esprit caché dans l’Ancien des jours, en qui est enfermé cet air très pur. Ce dernier s’unit à la flamme qui sort de la Lampe éclatante, cachée dans les entrailles de la Mère. Quand les deux sont assis, un Crâne puissant sort et il s’étend des deux côtés. De môme que l’Ancien sacré se manifeste par trois têtes n’en formant qu’une, ainsi toutes choses se manifestent par trois tètes, comme nous l’avons dit. Une rosée tombe de la Tête blanche sur la « Petite Figure ». Cette rosée est de deux couleurs ; c’est elle qui féconde le champ des « Pommiers sacrés », et c’est avec elle qu’on prépare la manne des justes dans le monde futur. C’est elle qui ressuscitera les morts. Cette manne, préparée avec la rosée céleste, n’est tombée qu’une seule fois sur la terre, pendant que les Israélites étaient dans le désert. Elle ne s’est pas renouvelée depuis. L’Ancien les nourrit de cette région, ainsi qu’il est écrit : « Voici que je ferai pleuvoir pour vous du pain du ciel. » Et ailleurs : « Et Dieu te donnera la rosée du ciel. » Ces paroles se rapportent à cette époque. Pour les temps ultérieurs, il est dit que la nourriture de l’homme par le Saint, béni soit-il, s’obtient avec grande difficulté. Elle est sous la dépendance du Bonheur et du Moment. Et c’est pourquoi on dit que les enfants, la vie et la subsistance ne dépendent pas du mérite, mais du Bonheur. Toute chose dépend de ce Bonheur, comme nous l’avons déjà expliqué. Neuf mille dizaines de milliers de mondes reçoivent leur subsis tance de ce Crâne. Cet air pur est renfermé, puisqu’il est la synthèse de tout et que tout est enfermé en lui. Sa face s’étend des deux côtés par les deux lumières qui renferment tout. Et quand sa face contemple la Face de l’Ancien sacré, tout est appelé « Longue-Face ». Quelle en est la signification ? C’est la longanimité dont le Saint fait preuve même envers les coupables. La guérison ne se produit qu’au moment où la face regarde la face, et c’est pourquoi la longanimité est désignée par « Longue-Face ». Dans la cavité du Crâne, il y a trois lumières. On objectera : pourquoi trois ? Il y en a cependant quatre, ainsi que nous l’avons dit : l’héritage de son Père et de sa Mère et leurs deux trésors qui forment une cou ronne autour de la Tête ; ce sont les quatre (compartiments des) phylactères de la tête. Ensuite ils se réunissent de chaque côté ; ils brillent et pénètrent dans les trois cavités de la Tète. Chacun sort de son côté et se répand dans tout le corps. Ils se réunissent dans les deux Cerveaux, et le troisième les enferme et les unit. Chacun continue à se répandre de chaque côté du corps et donne naissance à deux couleurs qui se confondent en une seule qui illumine la Face. Ces couleurs de la Face témoignent à l’égard du Père et de la Mère, et cela s’appelle le Savoir des savoirs, ainsi qu’il est écrit : « Le Dieu des savoirs, c’est le Seigneur. » Car il se manifeste par deux couleurs, « et devant lui les actions sont pesées », mais non devant l’Ancien sacré. Pourquoi sont-elles affermies ? — Parce qu’il a hérité les deux parts. Et il est dit : « Avec celui qui est bon tu es bon, intègre avec l’homme intègre…, astucieux avec les per vers. »

Nos collègues ont expliqué véridiquement le verset : « Et Jacob apprit à Rachel qu’il était le neveu de son père et qu’il était le filsde Rébecca », en disant que ce verset renferme le mystère de la sagesse. « Fils de Rébecca » et non « fils d’Isaac » (qui était du côté de la Rigueur) ; c’est pourquoi Jacob est appelé « parfait » ; c’est lui qui est le Symbole de la foi ; et c’est pourquoi le verset dit « il apprit » et non « il dit » ; il lui apprit les couleurs qui brillent dans la couronne de la tête, qui pénètrent dans les cavités du crâne et qui se répandent enfin dans tout le corps qui les réunit toutes. Dans l’Ancien sacré, il n’y a qu’unité ; la liberté et la vie pour tous émanent de lui et non point la Rigueur. Ce n’est donc pas devant l’Ancien sacré que les actions des hommes sont jugées. Du Crâne de la Tête dépendent tous les chefs et les grands ; ils sont attachés aux extrémités des Cheveux qui sont noirs. Les Cheveux sont entre mêlés, attachés à la Lumière suprême qui couronne la Tête du Père et au Cerveau qui est éclairé par le Père. D’autres cheveux sont éclairés par la couronne de la Mère et par les autres cerveaux. Les uns et les autres sont entremêlés ; par conséquent ils sont tous unis au Père, et tous les cerveaux sont unis au Crâne du Cerveau supé rieur. Toute émanation provient des trois cavités du Crâne ; tout est uni au Cerveau ; tout est confondu dans le pur comme dans l’impur.

Dans toutes ces explications et mystères, il y a des choses cachées et des choses révélées. Dans le verset : « Je suis l’Éternel ton Dieu, etc. », on trouve des allusions aux Cerveaux, aux lumières de la couronne de la Tête et à leur pénétration dans les cavités du Crâne. Toutes les extrémités des Cheveux noirs tombent du côté des Oreilles. C’est pourquoi il est dit : « Seigneur, incline ton oreille, écoute. » C’est pourquoi on a dit que celui qui désire que le Roi in cline son oreille vers lui doit d’abord rejeter les cheveux qui tombent sur l’oreille ; alors le Roi exaucera sa prière (c’est-à-dire qu’il doit d’abord éloigner les chefs delà Rigueur). Au milieu des Cheveux, on voit une séparation ; c’est le sentier qui mène vers l’Ancien des jours ; c’est le point de départ de toutes les voies de la Loi. Les chefs des gémissements et des plaintes (de la Rigueur) sont suspendus aux extrémités des Cheveux. Ceux-ci tendent des pièges aux coupables qui ne connaissent pas ces voies, ainsi qu’il est écrit : « La voie des impies est comme l’obscurité. » Tous ces chefs sont suspendus aux extrémités des Cheveux rigides, et c’est pourquoi ils sont rigides. Aux Cheveux lisses sont attachés les chefs de la misé ricorde, ainsi qu’il est écrit : « Toutes les voies du Seigneur sont miséricorde et vérité », car ils sont attachés au Cerveau intérieur. Et chacun se manifeste selon la voie dont il émane. Un Cerveau donne naissance aux Cheveux lisses d’où procèdent les Maîtres de la Miséricorde, ainsi qu’il est écrit : « Toutes les voies du Seigneur sont miséricorde et vérité. » Du second Cerveau, par les extrémi tés des Cheveux rigides, procèdent et dépendent les maîtres des gémissements et des pleurs. C’est d’eux que l’Écriture dit : « La voie des méchants est comme l’obscurité, ils ne savent pas par quoi (bamah) ils trébucheront. » « Ils ne savent pas », ils ne veulent pas savoir ; « bamah » (pourquoi), il faut lire « be-imah » : par la Mère ils trébucheront. A cause des chefs des gémissements et des pleurs qui sont attachés du côté de la Mère, du côté de la Rigueur, ils trébucheront. Du troisième Cerveau, des extrémités des Cheveux qui sont au milieu de la Tête, dépendent les chefs des chefs qui sont appelés « faces qui brillent et ne brillent pas » ; c’est à eux que se rapportent les paroles : « Conduis avec précaution tes pas. » Tout se trouve dans les extrémités des Cheveux de la Tête.

Le Front du Crâne sert au châtiment des coupables. Quand le Front est découvert, il est rouge comme une rosé, et les maîtres de la Rigueur sévissent contre ceux qui n’ont pas honte de leurs mauvaises actions. Tandis qu’il est blanc comme la neige, lors qu’il est découvert, et c’est alors l’heure propice à la prière, parce que la Clémence règne partout. Dans le livre d’exégèse de Rabbi Yebba le Vieillard, il est dit : Ce front pur c’est le front de l’Ancien ; autre ment « metzah » (front) devient « maliatz » (il frappe), ainsi qu’il est écrit : « Et il frappe (mahatz) les extrémités de Moab » ; c’est le degré de Néçah (Victoire). Il y a plusieurs sortes de victoires ; les unes ne dominent que sur une seule partie et les autres se répandent sur toutes les parties du corps. Pour que la Rigueur ne se réveille pas le jour du Sabbat à l’heure des vêpres, le front de l’An cien sacré se découvre. Toutes les rigueurs s’apaisent et ne sévissent pas. De ce Front dépendent les vingt-quatre tribunaux qui jugent ceux qui pèchent avec arrogance, ceux qui disent : « Comment Dieu le sait-il ? et le Très-Haut possède-t-il la connaissance ? » Les tri bunaux d’en haut ne condamnent pas le pécheur avant qu’il n’ait atteint l’âge de vingt ans. Les vingt-quatre tribunaux correspon dent aux vingt années des coupables et aux quatre sortes de mort que les tribunaux d’ici-bas appliquent aux coupables, tout comme les tribunaux d’en haut. Ce nombre vingt-quatre correspond éga lement aux vingt-quatre livres de la Bible.

Les Yeux de la Tête sont ces Yeux devant lesquels les coupables ne peuvent se cacher, les Yeux qui sommeillent et ne sommeillent pas, comme dit l’Écriture : « Ses yeux sont comme ceux des yonim (tour terelles). » « Yonim » ne doit pas être traduit par « tourterelles » ; mais il a le même sens que dans le verset : « Vous ne trom perez pas (thonou) l’un l’autre. » C’est pourquoi il est écrit : « Et ils disent que :.Dieu ne voit pas. » Et l’Écriture ajoute : « Celui qui a planté l’oreille n’entendrait pas, celui qui a formé l’œil ne verrait-il pas ? » La parure des Yeux est formée par les Cils disposés réguliè­rement. Des Cils dépendent mille sept cents chefs inspecteurs qui livrent le combat ; et alors les intermédiaires se dressent et ouvrent les yeux. Sur les téguments qui couvrent les yeux sont placées les paupières. Des milliers de myriades de chefs boucliers sont atta chés à elles, et on les appelle « Paupières des yeux ». Tous ceux qui sont appelés « Yeux du Seigneur » ne »sont pas ouverts et ne se réveillent pas, sinon au moment où les sourcils elles paupières d’en haut se détachent de ceux d’en bas. Alors les yeux sont ou verts ; c’est comme quelqu’un qui vient d’être arraché au sommeil. Les Yeux regardent de tous côtés et ils voient « l’Œil ouvert » ; ils sont lavés par sa blancheur ; et, une fois purifiés, les maîtres de la Rigueur se soumettent à Israël. C’est pourquoi l’Écriture dit : « Réveille-toi ; pourquoi dors-tu ? Éveille-toi. »

Quatre couleurs apparaissent dans ces Yeux ; elles éclairent les quatre compartiments des phylactères par les effluves du Cer veau. Il y en a sept qui sont appelés « yeux du Seigneur », et la Providence émane de la couleur noire de l’œil, ainsi qu’il est dit : « II y a sept yeux sur une pierre » ; et ces couleurs brillent aux extré mités. D’autres proviennent de la couleur rouge ; ils sont appelés « chefs inspecteurs » de la Rigueur. C’est d’eux que l’Écriture dit : « Les yeux du Seigneur inspectent toute la terre. » L’Écriture emploie une forme féminine pour indiquer que c’est du côté de la Rigueur. D’autres proviennent de la couleur verte ; ils sont préposés pour faire connaître les actions soit bonnes soit mauvaises, ainsi qu’il est dit : « Car ses yeux sont attentifs à toutes les voies de l’homme. » Ils sont appelés « les yeux du Seigneur qui ins pectent ». Ici l’Écriture se sert du masculin, parce qu’ils inspec tent les deux côtés, le bien et le mal. D’autres enfin proviennent de la couleur blanche ; ceux-ci sont préposés à la Miséricorde, à tous les biens qui se trouvent dans le monde afin de combler Israël de bonheur. Et alors les trois couleurs se confondent et s’unissent ; l’une déteint sur l’autre, sauf la blanche qui garde toujours sa cou leur, réunit toutes les autres, les couvre toutes et les transforme en sa propre couleur. Tous les êtres du monde ne pourront changer les couleurs inférieures, le noir, le rouge et le vert en blanc. Mais ici, par un seul regard, toutes sont unies et se transforment en blanc. Les paupières ne sont apaisées que par la couleur blanche ; ce sont les paupières qui permettent de voir toutes les couleurs ; autrement on ne pourrait regarder. Elles ne sont pas fixes et se meuvent con tinuellement ouvertes et fermées à cause de l’œil ouvert qui les domine. C’est pourquoi l’Écriture dit : « Et les Hayoth courent et viennent. » Nous l’avons déjà expliqué. Il est écrit s : « Tes yeux verront Jérusalem, demeure paisible » ; et ailleurs : « Tou jours les yeux du Seigneur ton Dieu sont fixés sur elle depuis le commencement de l’année… » C’est Jérusalem qui le demande, ainsi qu’il est écrit : « La justice séjourne en elle. » Ce verset se rapporte à Jérusalem et non à Sion ; car « Sion sera rachetée par la justice (rigueur) » ; mais ici tout est miséricorde. « Tes yeux » sont écrits au singulier ; c’est l’Œil de l’Ancien sacré et mystérieux. Et ailleurs on dit : « Les yeux du Seigneur ton Dieu sont sur Jéruralem », en bien comme en mal, selon la couleur. C’est pour quoi ils n’ont pas de fixité. Mais pour l’Œil de l’Ancien sacré, tout est en bien, tout est en miséricorde, ainsi qu’il est écrit : « Je te rassemblerai par ma grande miséricorde. » Le mot « réschith » (commencement) est écrit sans Aleph dans le verset : « Les yeux du Seigneur ton Dieu sont fixés sur elle depuis le commencement de l’année jusqu’à la fin » ; car c’est du Hé inférieur que l’Écriture parle, tandis que le Hé supérieur « a été jeté du ciel sur la terre, la gloire d’Israël ». Pourquoi ? Parce que « je revêts les cieux de noir » ; les yeux sont couverts par le noir, par la couleur noire. C’est la région appelée « les Yeux du Seigneur » qui regarde Jéru salem. « Depuis le commencement de l’année… » Le mot « commen cement » est écrit sans Aleph, parce que la Rigueur s’est unie à ce côté, bien qu’il n’appartienne pas entièrement à la Rigueur. « Jus qu’à la fin de l’année… » Là, c’est véritablement la Rigueur, puisqu’il est écrit : « La rigueur habite en elle » ; car elle est la fin de l’an née. Remarquez que la lettre « Aleph » seule est appelée« premier » ; le mâle se cache dans l’Aleph ; il y est enfermé sans se faire con naître. Quand l’Aleph s’unit avec l’autre côté, il est appelé « com­mencement » (réschith). Ce n’est pas une union à proprement parler ; mais l’Aleph se révèle en lui et l’éclaire, et alors il se nomme le « Commencement ». Même ce Commencement ne se trouve pas dans Jérusalem ; car, s’il y était, elle existerait toujours. C’est pour quoi le mot « réschith » est écrit sans Aleph. Mais, pour le monde futur, il est écrit » : « Je suis le premier pour Sion ; le voici, le voici. »

Le Nez de la « Petite Figure » constitue la caractéristique du visage. Le Nez de la « Petite Figure » diffère de celui de l’An cien sacré et mystérieux ; car, alors que les Narines de l’Ancien sacré ne répandent que vie, celles de la « Petite Figure » répandent à la fois vie et mort, ainsi qu’il est écrit : « Une fumée montait de son nez. » Toutes les couleurs sont enfermées dans cette fumée et de nombreux chefs de la Rigueur sont attachés à elle. Ils ne peuvent être apaisés que par la fumée de l’autel d’ici-bas, ainsi qu’il est écrit : « Et le Seigneur sentit une odeur suave. » L’Écri­ture ne dit pas « odeur du sacrifice », mais « odeur suave », parce que les chefs de la Rigueur furent apaisés ; tous les chefs de Rigueur attachés au Nez furent apaisés. Nombreuses sont les rigueurs qui sont unies ensemble, ainsi qu’il est écrit : « Qui racontera les ri gueurs du Seigneur ? Qui fera entendre toute sa louange ? » Ce Nez, par une de ses Narines, produit un feu qui détruit les autres feux, et par l’autre, la fumée. Et tous deux se trouvent dans la fumée et le feu de l’autel. Alors l’Ancien très saint se révèle, et tout s’apaise. C’est ce que dit l’Écriture : « Et ma louange fermera les narines. » Le Nez de l’Ancien sacré est long et étendu ; il est appelé « Erekh Appaïm » (long-nez, longanime) ; mais le Nez (de la « Petite Figure ») est court ; et, lorsque la fumée commence à sortir avec célérité et la rigueur à sévir, qui peut l’arrêter ? C’est le Nez de l’Ancien. Tout est comme nous l’avons dit dans l’Idra et comme les collègues l’ont expliqué. Dans le livre de Rab Hammenouna le Vieillard, on dit que ces deux Narines produisent l’une la fumée et le feu, l’autre le repos et l’esprit de bienveillance ; elles contiennent la droite et la gauche, comme il est dit : « Son odeur est comme le Liban », et par le côté femelle « l’odeur de son nez est comme le pommier ». Si cela est vrai pour la femme, à plus forte raison pour Lui ! Rab Hammenouna a raison. Lorsque l’Écriture dit : « Et le Seigneur sentit une odeur suave », elle fait allusion aux deux apaisements, l’un qui se produit lorsque l’Ancien sacré et mystérieux se révèle ; alors tout s’apaise et se parfume ; l’autre apaisement d’en bas, qui se produit par la fumée et le feu de l’autel, par la « Petite Figure ».

Les deux Oreilles écoutent le bien et le mal, et toutes deux n’ont qu’un seul et même but, ainsi qu’il est écrit » : « Prête, ô Seigneur, tes oreilles, et écoute. » L’oreille a dans son inté rieur des canaux sinueux pour que la voix soit interceptée et monte au cerveau. Ce dernier l’examine sans hâte ; car tout ce qui est fait en hâte ne peut pas être fait avec un parfait discernement. De ces Oreilles, dépendent tous les chefs ailés qui emportent la voix de ce monde et sont appelés « Oreilles du Seigneur ». C’est d’eux que l’Écriture dit : « Car l’oiseau du ciel emporte la voix. » Ce verset présente des difficultés : D’abord de quelle voix s’agit-il ? Car, au commencement du verset, on dit : « Même dans ta pensée ne maudis pas le roi. » De même l’Écriture parle des « secrets de la chambre » ; pourquoi alors est-il dit que « l’oiseau du ciel emporte la voix » ? Il n’y a pas de voix ici. Mais en réalité tout ce que l’homme pense et tout ce qu’il agite dans son esprit ne produit pas la parole tant qu’il ne l’a pas manifesté par ses lèvres. Et l’homme n’a pas pensé à cela. Chaque parole que l’homme profère frappe les airs ; elle monte, plane dans l’air et devient voix. Les maîtres ailés saisissent cette voix, la font monter auprès du Roi et la font entrer dans ses Oreilles, ainsi qu’il est écrit : « Et le Seigneur enten dit la voix de vos paroles. » Et ailleurs : « Et le Seigneur entendit, et sa colère s’enflamma. » C’est pourquoi, chaque fois que l’homme adresse au Saint, béni soit-il, une prière ou une demande, il doit proférer ses paroles avec ses lèvres. Sans cela sa prière n’est pas une prière et sa demande n’est pas une demande. Mais quand les paroles sont proférées, elles frappent l’air, montent, deviennent voix ; ceux qui ont mission de les recevoir les reçoivent et forment une couronne sainte autour de la tête du Roi. Des trois cavités du Cerveau, des gouttes tombent dans les Oreilles et forment le « fleuve Kerith », c’est-à-dire séparation de l’oreille. La voix pénètre dans ces canaux sinueux et elle s’abreuve dans ce fleuve et demeure la ; et ainsi elle arrive à distinguer entre le bien et le mal, comme il est écrit : « Car l’oreille discerne les paroles. » Parce que la voix s’est arrêtée à ce fleuve et qu’elle n’y a pas pénétré précipitam ment, c’est pourquoi on peut distinguer entre le bien et le mal. « Et le palais goûte la nourriture » pour qu’elle ne pénètre pas précipitamment dans le corps. Le palais goûte ce qui est doux ; il goûte et discerne ce qui est doux et ce qui est amer. De cette ou verture des oreilles, dépendent d’autres ouvertures : celles des yeux, celle de la bouche, celle du nez. De cette voix qui entre dans l’ou verture des oreilles, une parcelle pénètre, si cela est nécessaire, dans l’ouverture des yeux, et les larmes coulent. De cette voix qui entre dans l’ouverture des oreilles, une parcelle pénètre, si cela est nécessaire, dans l’ouverture du nez du chef émissaire et produit la fumée et le feu, ainsi qu’il est écrit : « Et le Seigneur entendit, et sa colère s’enflamma, et le feu du Seigneur s’alluma parmi eux. » Et si cela est nécessaire, cette voix pénètre également dans l’ouverture de la bouche, et celle-ci parle et émet des phrases. Tout provient de cette voix qui est dans l’oreille ; elle pénètre dans tout le corps, et tout est mis en mouvement par elle. Tout dépend donc de l’oreille. Heureux celui qui veille sur ses paroles, comme dit l’Écriture : « Garde ta langue du mal et tes lèvres de profé rer l’iniquité. » A cette oreille est attribuée l’ouïe, et l’ouïe renferme le cerveau. La Sagesse y est enfermée, ainsi qu’il est écrit : « Tu donneras à ton serviteur un cœur qui entend. » L’Intelligence y est également enfermée, comme il est dit : « Parle, car ton serviteur écoute. » Et ailleurs : c Car nous écoutons. » Enfin le Savoir, ainsi qu’il est écrits : « Écoute, mon fils et conçois mes paroles. » Et plus haut : « Et tu conserveras en toi mes commandements. » Tout dépend des oreilles. Les prières, les demandes et l’ouverture des yeux dépendent de cette oreille, ainsi qu’il est écrit : « Incline ton oreille, Seigneur, et écoute ; ouvre tes yeux et vois. » L’un dépend de l’autre. De cette oreille dépendent les mystères suprêmes qui ne doivent pas être révélés au dehors, et c’est pourquoi les si nuosités de l’oreille sont dirigées vers l’intérieur. Le mystère des mystères y est enfermé. Malheur à l’homme qui révèle les mys tères. L’oreille dont les sinuosités sont tournées vers l’intérieur ne révèle pas les mystères à ceux qui marchent dans les voies obli ques ; elle les réserve pour ceux qui suivent le droit chemin, ainsi qu’il est dit : « Le mystère de Dieu pour ceux qui le craignent et son alliance pour le leur faire connaître. » Ceux qui marchent dans ses voies reçoivent ses paroles, mais ceux qui dévient du droit chemin les reçoivent également, mais ils les font pénétrer en hâte en eux et elles ne peuvent s’y conserver. Tous les autres orifices s’ouvrent en même temps et ces paroles s’échappent par l’ouverture de la bouche. Ces hommes sont appelés les « coupables de la génération » ; ils sont odieux au Saint, béni soit-il.

Dans notre Mischna, nous avons appris qu’ils sont coupables comme s’ils avaient commis l’homicide et l’idolâtrie. Tout cela est déduit du verset : « Tu ne diras pas du mal parmi ton peuple ; tu n’assisteras point (indifférent) au sang de ton prochain ; je suis le Seigneur. » Celui qui a transgressé le commencement de ce verset est coupable comme s’il avait transgressé également la fin du ver set. Heureuse est la part des justes desquels il est dit : « Celui qui a l’esprit fidèle cache la parole. » Celui qui possède un esprit pro venant de la région suprême et sainte est sauvé ; c’est pourquoi on l’appelle « esprit fidèle ». Nous avons déjà dit que celui qui révèle le mystère prouve que son âme ne provient pas du corps du Roi sacré. Et c’est pour cela qu’il ne peut pas garder le mystère, car il ne provient pas de la région des mystères. Et quand son âme quittera son corps, elle ne s’attachera pas au corps du Roi, car ce n’est pas sa place. Malheur à cet homme, malheur à lui, malheur à son âme. Heureux le sort des justes qui savent garder le secret, surtout les mystères suprêmes du Saint, béni soit-il. C’est d’eux que l’Écriture dit : « Tout ton peuple est un peuple de justes ; ils posséderont la terre pour toujours. »

La Face est comparable à deux pommettes parfumées ; elle est le témoignage de tout ce que j’ai dit, et tout témoignage dépend d’elle, et tout dépend du témoignage. Les pommettes sont blanc et rouge, témoignage du Père et de la Mère, témoignage de l’héritage qu’il a reçu et qui les unit. Dans notre enseignement, nous avons établi quelle est la distance entre le blanc et le rouge. Bien qu’une distance de plusieurs milles sépare l’un de l’autre, tout est cepen dant réuni au côté blanc. Quand ce côté est éclairé par la blancheur de l’Ancien, le blanc couvre le rouge et tout se trouve éclairé, ainsi qu’il est dit : « Le Seigneur éclairera sa face, etc. » Quand les coupables sont nombreux, le monde est menacé de rigueurs. Le rouge se répand sur la Figure et couvre le blanc, et tout est sous la dépendance de la Rigueur, ainsi qu’il est écrit : « La face de Dieu contre ceux qui font le mal… » Et ailleurs : « Le vêtement de ven geance… » L’un dépend de l’autre. C’est pourquoi le témoignage est partout. De nombreux chefs boucliers couvrent ces couleurs et les cachent. Quand ces couleurs sont illuminées, tous les mondes sont dans la joie ; quand le blanc éclaire, tout est visible sous cet aspect ; de même, quand c’est le rouge, tout apparaît sous cette couleur. Aux pommettes, la Barbe commence à se montrer à partir du haut des oreilles ; elle descend tout le long des pommettes parfumées.

Les poils noirs de la Barbe ont un bel aspect, tel un jeune héros L’huile d’onction de la Barbe suprême de l’Ancien devient visible et fait briller la Barbe de la « Petite Figure ». La beauté de cette Barbe consiste en ces neuf parures. Quand l’huile d’onction qui émane des treize sources de la Barbe de l’Ancien sacré éclaire cette Barbe, le nombre des parures est de vingt-deux. Tout est béni, et Israël l’Ancien reçoit la bénédiction. Et à ceci fait allusion le verset : « Bekha (en toi) sera béni Israël. » Nous avons déjà montré dans le saint Idra que toutes les parures de la Barbe proviennent de celles de l’Ancien sacré. Nous allons révéler maintenant ce que nous n’avons pas dit là-bas afin d’y pénétrer sans honte. La Barbe est parée de neuf parures…

Ces parures sont au nombre de six et elles sont appelées neuf. La première est produite par l’étincelle de la Lampe resplendis sante qui va frapper sous les cheveux de la Tête, dans la région de l’oreille. Elle va de l’ouverture de l’oreille jusqu’au commencement de 1a bouche. Cette parure ne se trouve pas dans l’Ancien sacré ; elle provient du Bonheur de l’Ancien sacré de qui dépend la source de la Sagesse… Quand la Mère s’enveloppe d’un air pur, elle se confond avec lui… Et l’étincelle entre et sort, et elles s’unissent pour former une seule parure. Et au moment voulu l’une couvre l’autre et la cache. Les deux sont nécessaires, l’une pour exercer la vengeance, et l’autre pour la miséricorde. C’est vers cette Barbe que le Roi David aspirait, ainsi que nous l’avons expliqué. Dans cette Barbe il y a neuf parures. Les six cent mille y sont attachés ; ils se répandent dans tout le corps. Les six parures qui dépendent des poils de la région des pommettes parfumées sont disposées par trois de chaque côté. Les trois autres parures dépendent de la Barbe ; l’une se trouve au-dessus des lèvres, les deux autres dans les poils de la Barbe qui descendent jusqu’à mi-corps. Les six qui sont groupées par trois s’étendent sur tout le corps. Et comme les trois autres parures dépendant de la Barbe sont supérieures aux premières, elles expriment le Nom sacré. C’est à ces trois que font allusion les paroles de l’Écriture : « Dans l’angoisse j’ai in voqué Jah ; le Seigneur est avec moi ; je ne crains personne. » Nous avons expliqué dans l’Idra que les paroles : « Dans l’angoisse j’ai invoqué Jah » doivent être appliquées à la région où la barbe com mence à se développer, car cette région est loin de celle qui se trouve devant les oreilles, et elle est belle.

Dans le Livre d’Exégèse de Rabbi Yebba, le Vieillard, il est dit que le commencement de la Barbe émane de la région de « Jésed ». Il est écrit : « A toi, Seigneur, la majesté, la sévérité et la beauté. » Tout y est contenu. Et Rabbi Yebba commence ainsi. Neuf se font voir, et dépendent de la Barbe, et elle commence au-devant des oreilles. Mais elles n’ont pas de fixité, si ce n’est dans une autre région, ainsi que nous l’avons établi. Et lorsque le inonde a besoin de miséricorde, le Bonheur de l’Ancien se montre, et toutes les parures de la Barbe vénérable de la « Petite Figure » se trouvent dans la miséricorde. Et au moment voulu elles se trans forment en rigueur pour punir les ennemis d’Israël, ceux qui l’op pressent. Tout l’ornement de la Barbe consiste dans ces poils qui pendent, car toutes choses dépendent de là. Tous ces poils dans la Barbe de la « Petite Figure » sont doux et rigides, parce que tous font plier les Rigueurs lorsque le Bonheur sacré se révèle. Et lors qu’il veut livrer le combat, il apparaît comme un héros fort, maître des victorieux de la guerre. Et alors est dépilé qui est dépilé, et est chauve qui est chauve. Moïse invoque également ces neuf pa rures, pour les changer en miséricorde. Car, bien que Moïse ne mentionne pas les treize parures de miséricorde, il les avait dans sa pensée, puisqu’il invoque le Bonheur de l’Ancien sacré le plus mystérieux, appelé « Puissance du Seigneur », ainsi qu’il est écrit : « Et maintenant que la puissance du Seigneur se mani feste. » Et cette force, et cette lumière dépendent du Bonheur. Par le fait même de l’avoir mentionné et d’y avoir pensé, Moïse a donc parlé des neuf parures de la « Petite Figure ». Et ainsi, toutes elles étaient éclairées, et la Rigueur a disparu. Par conséquent tout dépend du Bonheur. Lorsque les poils commencent à se former, il est comme un héros, comme un maître des victoires. L’huile d’onction circule dans cette Barbe, par l’Ancien inaccessible, ainsi qu’il est dit : « …Comme l’huile précieuse sur la tête qui des cend sur la barbe ; la barbe d’Aaron. » Ces poils ne couvrent pas les lèvres, et les deux lèvres sont rouges comme la rosé, ainsi qu’il est écrit : « Ses lèvres sont comme les rosés. » Les Lèvres murmurent la Rigueur et murmurent la Sagesse. De ces Lèvres dépendent les Maîtres qui veillent, Maîtres de la Rigueur, car, quand ces Lèvres parlent bas, ils se réveillent pour exercer la jus tice dans les tribunaux. Et pour cela on les appelle « ceux qui veillent », ainsi qu’il est écrit : « …Parla sentence de ceux qui veillent. » Que veut dire « ’Ir » (veilleur) ? Dans le Livre d’Exégèse, on l’explique para ennemi » comme dans le verset : « Et il est de venu ton ennemi. » Les Rigueurs sévissent contre ceux qui n’ont pas été jugés dignes de Miséricorde en haut. Alors se réveillent ceux qui sont appelés « Chefs de Rigueur ». Ces Lèvres produisent la Miséricorde comme la Rigueur. « ‘Ir » est aussi synonyme de « Saint » (Kadosch), Rigueur et Miséricorde. Entre ces Lèvres, apparaît la Bouche, lorsqu’elle s’ouvre- Par le souffle qui provient de la Bouche, plusieurs milliers et des dizaines de milliers sont revêtus, et lorsqu’il se répand, les vrais prophètes s’en revêtent, et tous sont appelés « Bouche du Seigneur ». Lorsque les paroles sortent de la Bouche, murmurées par les Lèvres, elles éclairent tous les huit cent mille mondes, et ensuite elles s’unissent en dix-huit voies et sentiers connus. Et tous sont dans l’attente de cette Bouche. Avec la Langue, il parle les grandes choses par l’union de la pureté et de la couronne. C’est pourquoi l’Écriture dit : « Son palais est doux et tout en lui est désirable. » « Palais » a le même ’sens que dans le verset : « Et le palais goûte le manger. » Et tout en lui est désirable. Dans ce mot, il y a le feu et l’eau (Rigueur et Clémence) ; l’un adoucit l’autre, et leurs couleurs sont belles quand ils sont unis. Dans le palais sont marquées les lettres qui se révèlent avec leurs consonnes ; elles sont gravées à l’intérieur et se divisent en gutturales (Aleph, Hé, Heth, Aïn) et en palatales (Ghimel, Yod, Caph et Qouph). La lettre Aleph qui dépose les rois et les replace sur leurs trônes » ; la lettre Heth, qui descend et monte, et qui porte une couronne, domine le feu et se confond avec l’air. La lettre Hé émane de la Mère, inaccessible du côté féminin, elle s’étend dans le féminin d’en haut par le désir de la cité sainte qui les unit ensemble, ainsi qu’il est dit : « …La mon tagne de la myrrhe, la colline de l’encens. » La lettre Aïn, image de la pureté, est gravée sur les Lèvres, branches qui s’agitent unies sur les côtés. Car c’est dans les mystères des lettres du roi Salomon, que ces quatre lettres gutturales sont unies aux quatre pala tales Ghimel, Yod, Caph, Qouph. Il est écrit : « Mange-t-on sans sel ce qui est fade ? Et trouve-t-on du goût ? » Et il est écrit : « Et la paix sera l’œuvre de la justice. » Et ailleurs : « Ils sont plus désirables que l’or, que beaucoup d’or pur, et plus doux. » Doux, certainement. Le roi David dit : « Aussi, ton serviteur en est-il éclairé. » Je me rends témoignage que tous les jours j’ai été plein de prudence à ce sujet, afin de ne pas tomber dans l’erreur à cet égard, à l’exception du jour où je préparais les couronnes du Roi dans la caverne de Maronia. Je vis alors une flamme de feu qui flamboyait à l’entrée de la caverne, et j’en tremble. Depuis ce jour, j’ai toujours pensé à ces Lettres sans jamais les oublier. Heureuse est la part de celui qui goûte avec prudence aux douceurs du Roi ! C’est à quoi font allusion les paroles de l’Écriture : « Goûtez et voyez, que le Seigneur est bon. » Et ailleurs : « Allez, mangez de mon pain. » Le Mâle se répand par « Daàth » (savoir) qui remplit tous les couloirs et toutes les pièces. Il commence parle sommet du Crâne, et il s’étend dans le corps entier, à travers la poitrine et les bras, et tout le corps. Au dos de celui-ci s’attache un rayon d’une splen deur très éclatante, et qui est enflammé, et il produit un certain Crâne qui est mystérieux de tous ses côtés. Et la lumière de deux cerveaux est gravée en lui. Et elle adhère au côté du Mâle ; c’est pourquoi elle est appelée aussi : « Ma colombe, ma parfaite. » II ne faut pas lire : « tamathi » (ma parfaite), mais « toumathi » (ma jumelle). Les cheveux de la femme ont des couleurs diverses, ainsi qu’il est écrit : « La chevelure de ta tête est comme la pourpre. » La Rigueur est attachée là par cinq rigueurs ; et la femme s’étend dans son côté, et elle s’attache au côté du mâle jus qu’à ce qu’elle soit séparée du côté de celui-ci, et qu’elle s’approche pour entrer en union avec lui, face à face. Et lorsqu’ils sont dans l’union ils paraissent absolument comme un seul corps. De là nous déduisons qu’un homme seul est considéré comme un demi-corps. Tout est en miséricorde lorsqu’ils sont unis, tout paraît être réel lement un seul corps. Et en effet c’est ainsi. De même aussi ici, lorsque le mâle est en union avec la femelle, les deux constituent un seul corps ; et tous les mondes sont dans la joie, car tous reçoivent la bénédiction de ce corps parfait. Et c’est là le mystère du verset : « Le Seigneur bénit le septième jour, et le sanctifia. » Tout était parfait en un seul corps, car la Matrona s’était unie au Roi, ne formant qu’un seul corps. Et pour cela les bénédictions ont lieu en ce jour-là. C’est pourquoi on dit que celui qui n’est pas masculin et féminin (qui n’est pas marié) est appelé « demi-corps » ; aucune bénédiction ne peut reposer sur une chose ébréchée et en défaut ; elle ne repose que dans une région parfaite et sur un objet complet. Les choses incomplètes ne peuvent subsister, ni recevoir la béné diction pour l’éternité. La beauté de la femme provient entièrement de la beauté de l’homme. Nous avons expliqué ces choses, et elles sont connues des disciples.

Au Principe femelle sont attachés tous les êtres d’ici-bas. C’est de lui qu’ils tirent leur nourriture et leur savoir. De même que la Mère s’unit avec le corps (du Roi) et que tout le corps est alimenté par elle, de même elle s’unit et nourrit ceux d’en bas. Il est écrit : « Dis à la Sagesse : tu es ma sœur. » II y a deux sagesses ; celle du Principe femelle est appelée la « Pe tite Sagesse », en comparaison de l’autre. C’est pourquoi l’Écriture dit : « Nous avons une petite sœur, et elle n’a point de mamelles. » Elle est petite pendant l’exil, mais elle est grande et puissante, puisqu’elle est le complément que le Roi s’associe, ainsi qu’il est écrit : « Je suis une muraille et mes mamelles sont comme des tours. » « …Et mes mamelles… », parce qu’elles sont pleines pour l’allaitement de tous. « …Comme des tours » : ce sont les grands fleuves qui procèdent de la Mère suprême. Le mâle s’étend à droite et à gauche, par l’héritage qu’il a reçu. Mais quand les couleurs (Rigueur et Clémence) sont entremêlées, il s’appelle « Thiphereth » (magnificence). Il fait l’ornement du corps et il devient un arbre grand et puissant, et beau à voir, ainsi qu’il est écrit : « Sous lui, les bêtes des champs recherchaient l’ombre, et les oiseaux du ciel se tenaient sous les branches, et il y avait en lui la nourriture pour tous. h Ses bras renferment : le bras droit la vie et la clémence (Hésed), le bras gauche la mort et la Rigueur (Gueboura). Ses entrailles sont formées par la connaissance (Daàth), et elles rem plissent tous les couloirs et toutes les pièces, comme nous l’avons dit et ainsi qu’il est écrit : « Et les chambres sont remplies de savoir. » Le corps a aussi deux jambes : et le corps renferme aussi deux reins, et deux organes mâles. Car le Semen sacré et la force mâle sont réunis en eux, car les armées qui procèdent d’eux vont et s’arrêtent dans l’orifice de l’organe de la génération. C’est pour cela qu’on les appelle « Çebaoth » ; ce sont les deux Séphiroth Néçah et Hod. La Séphirâ Thiphereth, c’est le Tétragramme ; les trois ensemble forment le nom sacré .Adonaï Çebaoth. L’organe générateur mâle est l’extrémité du corps, et il symbolise la Séphirâ « Yesod », qui apaise le Principe femelle. Tout désir d’union des deux Principes émane de la Séphirâ « Yesod ». Cette dernière a accès dans la région féminine appelée Sion, région mystérieuse et cachée, ainsi qu’il est écrit : « L’Éternel a fait choix de Sion, et il l’a désirée pour être sa résidence. » La, veille du Sabbat, quand la Matrona s’unit au Roi face à face, ils ne forment qu’un seul corps. Le Saint, béni soit-il, s’asseoit sur son trône ; tout est parfait et tout reçoit le Nom du Saint, qu’il soit béni en toute éternité. J’ai différé de manifester ces paroles jusqu’à ce jour, qui restera couronné par elles pour le monde à venir. Heureuse est ma part !

Lorsque la Matrona est en union avec le Roi, tous les mondes reçoivent la Bénédiction, et les univers se trouvent dans la joie. De même que le mâle est la synthèse de trois et que le Commencement opère par trois, de même toutes les choses sont ainsi ; et la fin de tout corps est ainsi ; et la Matrona n’est bénie que par la réunion de ces trois Séphiroth, Néçah, Hod, Yesod. Elle est apaisée, et elle reçoit la bénédiction, dans ce lieu appelé le Saint des Saints ici-bas, ainsi qu’il est écrit » : « Car c’est là où le Seigneur a ordonné la bénédiction. » II y a deux degrés, l’un en haut, l’autre en bas. Aussi, il n’est pas permis de pénétrer dans le Saint des Saints, sauf au grand-prêtre qui provient du côté de Hésed. Nul autre ne pénètre dans le Saint des Saints d’en haut, que celui qui porte le nom de « Hésed ». C’est lui seul qui entre dans le Saint des Saints, qui apaise l’Épouse, et qui bénit la partie la plus intime du Saint des Saints, appelée Sion. Sion et Jéru salem forment deux degrés, symbolisant l’un la Miséricorde, l’autre la Rigueur, ainsi qu’il est écrit : « Elle est rachetée par le jugement » ; et de Jérusalem, « la justice fait son séjour en elle ».

Tout le désir du mâle se porte vers la femelle. Et ces choses se nomment ainsi, parce que de là proviennent les bénédictions pour tous les mondes ; et toutes choses reçoivent la bénédiction. Ce lieu est appelé Saint, et toutes les saintetés du mâle pénètrent là par ce degré, ainsi que nous l’avons dit. Et tout émane de la Tète su prême du Crâne masculin, du côté du Cerveau suprême, résidence de tout. Et cette bénédiction pénètre tous les membres du corps, jusqu’à la région appelée « Çebaoth ». Toute émanation qui provient de tout le corps se rassemble là, et pour cela il se nomme Çebaoth, car toutes les Armées des choses supérieures et des infé rieures sortent delà. Et cette émanation, dans le lieu où elle se ras semble, et qui est émise par le Yesod très saint, est toute blanche, et pour cela, elle se nomme Hésed. C’est par le Yesod que Hésed entre dans le Saint des Saints, ainsi qu’il est écrit : « Car là, le Seigneur a ordonné la bénédiction, la vie jusqu’à l’éternité. »

Rabbi Abba dit : A peine la Lampe Sainte prononça le mot « Vie », que ses paroles s’arrêtèrent. Moi, j’écrivais, et je croyais avoir encore beaucoup à écrire, mais je n’entendais plus rien. Je ne pou vais pas lever la tête, car la lumière était très grande, et je ne pou vais pas la contempler. Tout d’un coup je fus saisi de crainte, et j’entendais une voix qui disait : « La longueur des jours, et les années de vie. » J’entendais une autre voix qui disait : « II te demande la vie. » Pendant tout ce jour le feune se retira point de la maison, et personne ne pouvait s’en approcher à cause de la lumière et du feu qui l’environnaient. J’étais étendu à terre et je poussais des cris. Mais quand le feu se fut retiré, je vis que la Lampe Sainte, le saint des saints, avait été enlevé de ce monde. Enveloppé (dans son manteau), il était penché sur le côté droit, et sa face exprimait un sourire. Mais Éléazar son fils se leva, et il prit ses mains et les couvrit de baisers ; pour moi, je léchais la poussière qui était sous ses pieds. Ses disciples voulaient pleurer, mais ils ne pouvaient pas proférer une parole. A la fin, les disciples purent verser des larmes, et Éléazar son fils tomba trois fois, sans pouvoir ouvrir la bouche. Enfin il dit : Père, père, nous étions trois et l’un est parti. Maintenant les animaux le pleureront, les oiseaux voleront, et ils se cacheront dans les trous des rochers de l’im mense mer ; et tous les collègues boiront du sang.

Rabbi Hiyâ se leva et dit : Jusqu’à maintenant la « Lampe Sainte » avait soin de nous. Maintenant ce n’est pas le temps (de se répandre en lamentations), mais d’avoir soin de sa gloire (de lui rendre les derniers honneurs). Rabbi Éléazar et Rabbi Abba se levèrent. Ils lui lavèrent le corps avec des aromates. On ne saurait décrire le trouble des collègues. De bonnes odeurs s’exhalaient dans toute la maison. On le mit ensuite sur le lit, et nulle autre personne ne s’occupait de lui à l’exception de Rabbi Éléazar et de Rabbi Abba. Les chefs des villages de Tariqin et de Çipori se dis putaient avec les habitants de Maronia au sujet du lieu de l’enter rement ; chaque village prétendait être plus digne de cet honneur. Quand le lit fut sorti hors de la maison, il s’éleva dans l’air. Un feu marchait devant le lit (sur lequel on portait Rabbi Siméon à la sépulture), et on entendait une voix qui proclamait : Entrez et assistez aux noces de Rabbi Siméon. « Que la paix vienne. Que celui qui a marché avec un cœur droit se repose dans son lit. » Lorsqu’on l’introduisit dans la grotte (où il fut enterré), une voix retentit dans la grotte et fit entendre ces paroles : « Cet homme a fait trembler la terré, il a fait trembler des royaumes. » De nom breux chefs célestes restent inactifs aujourd’hui à cause de toi, Rabbi Siméon, fils de Jochaï, en qui son Maître se glorifie chaque jour. Heureux ton sort dans le monde d’en haut et dans celui d’ici-bas ! Nombreux sont les trésors célestes qui lui sont réservés, et c’est de toi que l’Écriture dit : « Mais pour toi, va jusqu’au temps qui a été marqué, et tu seras en repos et tu demeureras dans l’état où tu es jusqu’à la fin de tes jours. »

fin de l’idra zouta

Idra Zouta Kadisha. Zohar III ; 287b – 296b

Illustration extraite d’un manuscrit de la Bibliothèque municipale de Marseille.

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