La fête des succot

La fête des succot par Spartakus FreeMann. 

« Parle aux enfants d’Israël, et dis : Le quinzième jour de ce septième mois, ce sera la fête des tabernacles en l’honneur de l’Éternel, pendant sept jours. Le premier jour, il y aura une sainte convocation: vous ne ferez aucune oeuvre servile. Pendant sept jours, vous offrirez à l’Éternel des sacrifices consumés par le feu. Le huitième jour, vous aurez une sainte convocation, et vous offrirez à l’Éternel des sacrifices consumés par le feu ; ce sera une assemblée solennelle : vous ne ferez aucune oeuvre servile » Lévitique 23:34-36.

Le mot Succah s’écrit סוכה en Hébreu et la valeur de ce mot est 91. Or, 91 est un nombre sacré au sein de la Kabbale : la lettre Kaf כ et la lettre Vav ו ont une valeur numérique de 26, qui est celle du Nom de Dieu יהוה. Les lettres Samekh ס et Hé ה ont pour valeur 65 qui est la valeur du Nom Adonaï אדני. Le mot Succah représente donc l’union de ces deux Noms Sacrés Divins. Adonaï est le Nom utilisé afin de nommer HaShem, pour ne pas prononcer le Nom Ineffable יהוה on lui substitue en effet celui d’Adonaï אדני. Lors de la lecture de la Torah, chaque fois que l’on voit le Nom Ineffable, on dit à sa place Adonaï, ainsi ce Nom est-il en Parole tandis que יהוה reste dans le secret du coeur du fidèle. Adonaï est donc l’expression de la potentialité du Nom Ineffable. Au sein de l’Arbre des Sephiroth, le Nom יהוה correspond aux six Sephiroth HaGaT, NaHiY (Hessed, Guebourah, Tiphereth, Netzach, Hod et Yessod). Ces six Sephiroth sont appelées Zeïr Anpin, ou ZA, le « Petit Visage » invisible en cet univers et cependant source de toutes choses. Le Zeïr Anpin est donc le Coeur centré sur la Sephirah Tiphereth. Le Nom Adonaï אדני est, quant à lui, en relation avec la Sephirah Malkhut, la Sainte Shekhinah ou Présence Divine en ce monde. La Shekhinah est également appelée Nuk, femelle, la compagne du Zeïr Anpin. C’est au travers d’elle qu’il se manifeste dans notre univers physique. La survie du monde repose sur l’union intime du Zeïr Anpin et de la Shekhinah. De cette union dérive le flux divin qui s’écoule en notre univers. L’union de la Shekhinah et du Zeïr Anpin est également l’union des sept Sephiroth en qui se conjoignent les forces masculines, actives et féminines, passives qui sont les principes de toute création. Cette union représente également l’union du Royaume spirituel supernel et du Royaume matériel inférieur.

L’union de la Shekhinah, au travers du Nom Adonaï אדני, et du Zeïr Anpin, au travers du Nom יהוה, est ainsi manifestée par le mot Succah qui renferme l’essence de ces deux noms. Les sept Sephiroth sont représentées effectivement par le commandement de demeurer sept jours dans la Succah, chaque jour étant dédié à une Sephirah particulière. Chaque jour se manifeste ainsi une Sephirah qui transmet le flux divin du Zeïr Anpin vers la Shekhinah. Et cette manifestation est symbolisée durant la fête des Succoth par la réception des Sheva Ushpizin (les sept invités) qui sont les âmes sacrées des patriarches du peuple juif, chacun étant associé à une Sephirah particulière et à son énergie. C’est pourquoi un lieu spécifique est préparé dans la Succah à leur intention afin de recevoir successivement Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, Aharon, Joseph et David afin qu’ils apportent l’énergie et l’essence divine manifestées au sein de la Sephirah à laquelle ils correspondent.

Durant ces sept jours, prend place l’offrande des quatre espèces (Arba Minim) : hadasim (hadas הדס) (myrthe), aravot (ערבה) (saule), lulav (לולב) (palme) et etrog (אתרוג) (fruits). Ces offrandes se réfèrent également aux sept Sephiroth qui se manifestent durant cette fête. Les trois branches de hadas correspondent aux Sephiroth Hessed, Guebourah et Tiphereth. Les deux branches d’aravah représentent Netzach et Hod. Le lulav représente Yessod et les etrog Malkhut. Ces dans les lettres des noms des quatre espèces que nous pouvons déceler le mystère qui permet l’union du Zeïr Anpin et de la Shekhinah. Les lettres finales de chacune des espèces offertes nous donne la valeur de 70 : ס 60,ה 5 ,ב 2 , ג 3, et 70 est la numération de Sod (סוד) secret et de Yayin (יין) vin. Le vin est l’élément central de toute célébration, ainsi, les quatre espèces sont le symbole du vin célébrant l’union du Zeïr Anpin et de la Shekhinah. Les lettres initiales des quatre espèces (העלא) donnent la valeur de 106 qui est la valeur de la phrase récitée lors du Shema Israël : « b’khol levaekha » (avec tout notre coeur). Pour finir, ajoutons que le mot lulav a une valeur de 68 qui est la valeur du mot « ‘hayim » (vie) et que les quatre espèces sont agitées trois fois dans chaque direction (sud, nord, est, haut, bas, ouest) et ce, à quatre reprises, nous avons donc 18 mouvements, 18 étant la valeur de vie ( ‘haï חי), répété quatre fois, cela nous donne 72 qui est la valeur de Hessed (Miséricorde).

La fête des succot. Spartakus FreeMann, Nadir de Libertalia, octobre 2005 e.v. – 20 Tishri 5766.

Gilabrand / CC BY-SA

Note : Petit exercice basé sur le travail du Rav bar Tzaddok.

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1 réflexion sur “La fête des succot”

  1. RETOUR VERS EDEN


Selon le Midrash, le Tout-Puissant avait comme intention première au moment de la Création que les fruits et l’écorce des arbres aient le même goût. Mais les arbres se sont rebellés et seul l’un d’entre eux a développé cette qualité unique, le cédratier. L’écorce du cédratier et le cédrat, ou étrog, ont le même goût. Soukot ? la saison où nous utilisons le étrog et trois autres espèces végétales comme point central de nos prières ? représente un retour à cet état idéal où rien n’est perdu ; où chaque chose a un but et une signification, où même l’écorce a le goût du fruit. Nous pensions peut-être que les fauteurs (l’écorce) n’étaient pas connectés au Peuple juif, nous pensions peut-être que les fautes (l’écorce) que nous avions faites dans le passé, étaient perdues à jamais. A Soukot, nous sommes réunis avec le noyau de bien qui réside dans ces morceaux oubliés, de notre peuple ou de nous-mêmes. En cela se trouve la plus grande joie. La joie ultime est la joie de retrouver ce que nous avons perdu. Et c’est pourquoi Soukot est appelé  » le temps de notre joie « . A Soukot, nous ne recevons rien de nouveau. Nous retrouvons ce que nous avions un jour. L’eau dans laquelle nous avons jeté nos fautes, est maintenant récupérée pour accomplir la plus joyeuse cérémonie. Cette joie est la joie de la réunion avec cette partie de nous-mêmes que nous pensions perdue. Cette joie émane d’un sentiment de complétude et d’entièreté, une joie qui  » si vous ne l’avez jamais vu, vous n’avez jamais vu de joie de votre vie « .

Yaacov Astor

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