La lettre Shin, quelques considérations, par Spartakus FreeMann.

Si l’on regarde la graphie de la lettre « Shin », qui a la forme d’une fourche à trois dents, on peut constater qu’il est constitué de trois « Vav », de valeur numérique 6. Le « Shin » ainsi visualisé se lirait « 666 » !

Mais le « Vav » est lui-même constitué à partir de la lettre « Yod », le Point Primordial, la concentration du « Tsimtsum » de dieu. Au niveau personnel, c’est la quintessence de la destruction du Moi. La concentration de la Volonté. Le « Vav » représente aussi la Torah et la Lumière de d’ieu. La Connaissance… Sa « symbolique » au sein du Tétragramme est évidente… Je n’y reviens pas.

La lettre Shin, quelques considérations
La lettre Shin, quelques considérations

Mis à part le signe « dent », un autre sens dérivé du signe Shin est « esh », le feu. Shin est l’une des trois lettres mères avec Mem, l’eau, la matière et Aleph, l’air. Ces trois éléments sont en équilibre stable, l’air équilibrant la dualité du feu et de l’eau. Or cette dualité est shin-mem, « shem », le nom, la désignation dont la finalité est l’unité indifférenciée de Aleph.

« Shin » est la symbolisation de la « descente » de la lumière des trois Sephiroth supérieures : Kheter, Hokhmah et Binah… Que l’on peut comprendre comme le Père (Aba), la Mère (Imma) et la Saint-Esprit (Rouach), masculin, féminin et nature androgyne. Nul fils en kabbale hébraïque. Cet ajout sera le fait des kabbalistes chrétiens.

Le « Shin » est de nature double, même sans les points massorétiques. Avec l’introduction de ceux-ci, nous avons deux prononciations : avec le point massorétique à droite, la prononciation « CH », Shin ; et avec le point massorétique à gauche, la prononciation « S », Sin.

Dans les Psaumes, on peut lire « tu briseras les dents des méchants »… Dent = Shen de « Shin »… Il y a 32 dents comme 32 sentiers de la sagesse sur l’Arbre, ces dents doivent servir à réduire en poussière les débris de la Klipah émanée de Hokhmah lors de la Brisure des Vases

Shin nous donne aussi Shesh, 6… Et de cela nous avons Bara Shit… Shit est 6 en araméen… Donc, il créa 6, les six directions de la création (haut bas gauche droite avant arrière)… Le Shin a trois branches, mais la nature du shin étant double nous en avons 6… Complexe est donc la symbolique de cette lettre.

Shin est aussi la 21e lettre de l’aleph-beth hébreu et on peut ainsi la mettre en parallèle avec la 21e lettre du tarot, le Fou.

Le Shin « inversé »

Il semblerait qu’un Shin « inversé » existe, ce que je ne comprends pas : pourquoi les trois têtes seraient-elles tournées vers le bas ? Là encore, on ne peut le concevoir que dans une optique « christianisante », on supposerait que ce « Shin » serait identique à la symbolique du pentagramme inversé. Ainsi, nous aurions la remontée des trois séphiroth négatives de l’Arbre de Mort… Travail au noir, s’il en est. Je ne connais personnellement aucune référence kabbalistique quant à ce Shin inversé, nulle trace dans aucun des ouvrages que j’ai pu consulter. Ce qui ne veut pas dire, toutefois, qu’il n’existe pas dans une certaine tradition.

Si l’on admet son existence et si l’on retourne à la kabbale hébraïque, je doute qu’il soit bon de travailler sur ce « Shin » inversé, car l’Arbre de Mort n’est pas une gnose ténébreuse, mais une gnose de mort tout court. Ceux qui s’essayent à ce travail finissent par sombrer dans le Sheol sans aucun espoir de retour. On ne parle pas ici de connaissances de la ténèbre mais de l’avers de notre univers et des forces qui lui sont attachées. Un rav dit que la simple méditation sur l’Arbre de Mort même est déjà trop absorbante…

Mais faisons un court chemin sur ce sentier… À partir de Malkuth, descendons, que trouvons-nous ? L’Anti-Malkhut, descendons l’Arbre et après l’Anti-Kheter, nous nous trouvons devant une Lumière Noire, la Ténèbre absolue au sein de laquelle la plus puissante lumière ne peut briller. Mais ce n’est que le seuil, descendons encore, si vous le voulez bien et alors , que celui qui l’ose contemple l’Absence Absolue, l’anti-Ayin, le Rien Négatif le plus absolu… « L’Autre-Côté ». Au fond de cette absence réside un Point d’Essence, Quintessence de Rien que l’homme ne peut imaginer… Et que le fou se mette à méditer et à visualiser ce Point… S’identifier à lui… Mais attention, ici, nulle Échelle de Iakov pour remonter…

Je ne donne ici que ce qui peut être donné pour la sauvegarde de la raison… Ceux qui savent le reste peuvent essayer, mais sans moi. Kabbalisant mais pas fou.

À noter que l’essence de la lettre « Shin » se retrouve dans le mot « Shalom », paix ! Et selon Albert Soued : « Shin est un signe caractéristique par son ambiguïté : à la fois mouvement et non mouvement dans la stabilité, le feu protecteur de la chaleur, mais aussi celui de l’embrasement destructeur, un chuchotement et un sifflement, l’intelligence et la folie : il nous montre la voie du ciel, celle de la terre, la rigueur et la miséricorde. En fait, Shin est une lettre secrète qui tient cachée en elle le chemin du repentir, du retour ( »shouw« , shin-waw-bet) : elle peut le divulguer à celui qui cherche et qui le mérite. »

Lire le Shin aux quatre branches.

La lettre Shin quelques considérations, Spartakus FreeMann, 2001.

Rejoignez notre page pour rester en contact avec le site et échanger sur la Kabbale.

Vous aimez nos publications ? Abonnez-vous à notre lettre d'information. C'est gratuit et nous ne tenterons ni de vous vendre quoique ce soit ni de revendre vos emails.

1 réflexion sur “La lettre Shin, quelques considérations”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.