Une exégèse sur la Verge d’Aaron

Une exégèse sur la Verge d’Aaron par Reb Yakov Leib haKohain.

Une traduction d’une courte étude sabbatéenne sur la Verge d’Aaron et la place du Serpent dans la Création.

« L’Éternel dit à Moïse et à Aaron : Si Pharaon vous parle, et vous dit: Faites un miracle ! tu diras à Aaron: Prends ta verge, et jette-la devant Pharaon. Elle deviendra un serpent » (Exode 7 : 8-9).

Plus loin, nous lisons ce passage dans les Écritures :

« Moïse et Aaron allèrent auprès de Pharaon, et ils firent ce que l’Éternel avait ordonné. Aaron jeta sa verge devant Pharaon et devant ses serviteurs; et elle devint un serpent. Mais Pharaon appela des sages et des enchanteurs ; et les magiciens d’Égypte, eux aussi, en firent autant par leurs enchantements » (Exode 7 : 10-11).

Comment pouvons-nous comprendre cet incident ? D’abord, nous devons garder à l’esprit les injonctions du Saint Zohar : « Malheur à l’être humain qui dit que la Torah présente de simples histoires et des mots ordinaires… Tous les mots de la Torah sont des mots sublimes, de sublimes secrets » (Zohar 3 : 152a).

Et donc, que sont ces « secrets sublimes » que l’histoire de Moïse et d’Aaron contient ? Pour commencer, nous devons bien comprendre que ce n’est pas une « simple histoire » et que Moïse et Aaron n’étaient pas de « simples hommes ».

« L’Éternel dit à Moïse : Vois, je te fais Dieu pour Pharaon : et Aaron, ton frère, sera ton prophète ».

Ainsi, nous voyons que Moïse et Aaron – avant et en préparation de l’incident du Bâton – sont glorifiés par Dieu du statut de mortels au statut divin – élevés par Lui du Royaume vulgaire de Briah au Royaume Supernel d’Atziluth au sein de l’Arbre Kabbalistique des Dix Sephiroth. C’est-à-dire, Moïse est « fait Dieu » par YHVH, et Aaron est désigné comme son « prophète » – ce qui explique pourquoi Aaron et non Moïse réalise les miracles des Serpents.

En d’autres mots, Dieu s’implante Lui-même, Son « Esprit-Saint » (en hébreu = Ruach haKodesh) en Moïse – Il en fait le vaisseau de Son incarnation dans le monde – de la même manière que C. G. Jung le dit des milliers d’années plus tard.

« La demeure du Saint (Esprit)… en l’homme apporte une forme de christification d’un grand nombre » (Réponse à Job, Par 758).

En implantant son « Esprit Saint » en Moïse, Dieu l’élève au statut de « Messie » (en hébreu Moshiah, en grec Christos), le premier d’une succession de « oints » qui furent les vaisseaux de Son incarnation continuelle dans le monde qui culmine en, mais ne se termine pas avec, Sabbataï Tsevi (i.e. Moïse) – qui est également connu comme le « Grand Serpent » – et Nathan de Gaza (i.e. Aaron) – qui est également connu comme la « Sainte Lampe ».

Une preuve intéressante de l’incarnation de Dieu en Moïse – outre le passage d’Exode 7:1, que nous avons déjà cité – est la Gematriot qui connecte les deux noms en hébreu : Moïse et « Ehyeh asher ehyeh ». Les lecteurs qui ne sont pas familiers avec la méthode kabbalistique de la Guématria doivent se référer aux Archives de Donmeh West. Brièvement, elle est basée sur le fait qu’il n’existe pas de nombre en tant que tel dans la langue hébraïque, comme cela existe en anglais par exemple. À la place, chaque lettre de l’alphabet hébreu est non seulement une lettre, mais aussi un nombre. Par conséquent, la langue hébraïque est alphanumérique ; c’est-à-dire que chaque mot hébreu est à la fois un mot et un nombre. Selon l’antique méthode kabbalistique de la Guématria, par conséquent, différents mots qui ont la même valeur numérique sont censés avoir une connexion mystique intrinsèque entre eux. Avec cette brève introduction de la Guématria à l’esprit, considérons comment connecter Moïse à Dieu puisque le premier est une « incarnation » ou un « reflet » du dernier.

Moïse en hébreu est épelé avec les trois lettres MEM SHIN HEH (Mosheh), משה, qui a une valeur guématriatique de 345 comme suit :

Mosheh = MEM (40) + SHIN (300) + HE (5) = 345.

D’un autre côté, le nom hébreu par lequel Dieu s’annonce Lui-même à Moïse est « Eyheh asher eyheh » (« Je suis ») qui a selon la Guématria une valeur de 543 :

EHEYEH (21) + ASHER (501) + EHEYEH (21) = 543.

Donc – et ceci est très important – Moïse (qui a une guématria de 345) est un reflet de Dieu (avec une guématria de 543). En d’autres mots, nous voyons dans la séquence 543/345 un « palindrome » dans lequel Moïse (345) émerge comme « reflet » de Dieu (543) – et c’est pour cette raison que ce dernier dit au premier : « Vois, j’ai fait de toi un Dieu ». La question est : « qu’est-ce que cela peut avoir à faire avec nous aujourd’hui, et avec notre réintégration à la Déité ? » Je répondrai dans la prochaine section.

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Une exégèse sur la Verge d’Aaron et du Serpent de la Création. 

« Moïse et Aaron allèrent auprès de Pharaon, et ils firent ce que l’Éternel avait ordonné. Aaron jeta sa verge devant Pharaon et devant ses serviteurs ; et elle devint un serpent. Mais Pharaon appela des sages et des enchanteurs; et les magiciens d’Égypte, eux aussi, en firent autant par leurs enchantements. Ils jetèrent tous leurs verges, et elles devinrent des serpents. Et la verge d’Aaron engloutit leurs verges » (Exode 7 10-12).

Comment devons-nous comprendre cela ? Comment un serpent peut-il être saint et les autres non ? Assurément Dieu maudit tous les Serpents lorsqu’Il dit au premier d’entre eux dans l’Éden : « L’Eternel Dieu dit au serpent : Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie ». Remarquez qu’Il maudit Na’hash (le Serpent) spécifiquement entre tous les animaux des champs (‘haiothim hasadeh) et non parmi les créatures en général (itzirim en hébreu). Pourquoi cela fait-il une différence ? Car, selon la Kabbale, ‘haiotim (bêtes des champs) est un mot-code herméneutique pour les descendants du premier des deux Adam, que Dieu a béni (Genèse 1 28) mais dans lequel il n’insuffla pas d’âme de vie comme Il le fit pour le second (Genèse 2 : 7). Comme le Zohar le dit :

« Malheureusement pour la stupidité et l’aveuglement des hommes qui ne perçoivent pas les mystères de la Torah et qui ne connaissent pas que par « animaux des champs » on désigne les ignorants (ceux qui n’ont pas d’âme) » (Zohar 1 28a).

De plus, le Zohar nous dit que non seulement Adam mais aussi le Serpent – qui, jusqu’à ce qu’il soit maudit par Dieu « à marcher sur son ventre », marchait sur deux jambes comme tous les autres hommes (Rashi, Genèse 1 14) et « désirait la femme » (ibid. 3, 1) – n’avait eut aucune relation sexuelle avec Eve :

« Les bêtes des champs sont les enfants du Serpent originel qui eut des relations sexuelles avec Eve… D’eux est né Caïn qui tua Abel. De Caïn descendit Jethro, le beau-père de Moïse, comme il est écrit « Et les fils de Kénite, le beau-père de Moïse » (Jud. 1,16), et selon la tradition il était appelé Kénite car il est issu de Caïn » (Zohar 1, 28b).

Ainsi, YHVH maudit le Serpent « parmi tous les animaux des champs » signifiant les descendants de Caïn qui portent la semence du Serpent. Et c’est des descendants de la semence mêlée de Caïn que Ham naquit ; et Ham fut maudit par Dieu car il avait vu son grand-père, le Serpent de l’Éden, devant lui (Genèse 9, 25) ; et parmi les fils de Ham il y eut Mitzraïm (Genèse 10, 6), le fondateur du Pays d’Égypte qui est nommé en hébreu Eretz Mitzraïm dont le roi est le Pharaon, portant la couronne de Serpents sur sa tête afin de dénoter sa descendance de Na’hash, le Serpent de l’Eden qui eut des relations avec Eve.

Ainsi, ce fut la Verge, ou Bâton d’Aaron qui se « transforma en un Serpent » qui « avala les serpents » des magiciens de Pharaon. La verge d’Aaron était une verge neuve donnée à lui par YHVH (Exode 7, 9) mais les verges de Pharaon étaient vieilles, données par Na’hash, le Serpent d’Éden, dont Pharaon porte la couronne sur sa tête.

Une exégèse sur la Verge d'Aaron
Extrait de Figures de la Bible, Gerard Hoet, 1728.

Cette seconde verge, la Verge d’Aaron, par laquelle les verges de Pharaon furent défaites, est celle à laquelle les Écritures se réfèrent lorsqu’elles disent : « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : Ta houlette et ton bâton me rassurent » (Psaume 23, 4) ; c’est la verge à laquelle se réfère le Prophète Isaïe lorsqu’il proclame : « Puis un rameau sortira du tronc d’Isaïe » (Isaïe 11, 1) ; c’est-à-dire que le Messie, le Oint d’Israël – la Verge qui est également un Serpent (en se souvenant que les mots hébreux pour Messie et Serpent ont la même valeur guématriatique) – la verge qui est également la verge sur laquelle Moïse planta un Serpent et que tous ceux qui la regardaient en étaient guéris (Nombres 21, 8).

Et tout comme ce « Serpent-Verge » d’Aaron – le Messie – entra dans la Cour de Pharaon afin d’avaler les Verges-Serpents des Égyptiens, ainsi le Messie Sabbataï Tsevi « entra dans la Cour de Pharaon » (c’est-à-dire l’Islam) cinq milles ans plus tard afin « d’avaler » ses propres Serpents-Verges (c’est-à-dire ses étincelles saintes) et de les réunir avec leur Source. Tout comme la Verge d’Aaron réunit le « Serpent d’Israël » avec les « Serpents d’Égypte», ainsi Sabbataï Tsevi le fit. Et ainsi feront, également, tous ceux qui suivront ses traces. Pas par la force des armes, mais par la Force du Saint-Esprit ; pas complètement, mais au moins en partie. Selon les mots du Talmud :

« Le jour est court ; la tâche est grande ; les ouvriers sont fatigués ; la récompense est grande et le Maître insistant… Vous n’êtes pas appelés pour achever l’œuvre, cependant nul d’entre vous n’est libre d’y échapper » (Pirké Avoth 2, 21).

Une exégèse sur la Verge d’Aaron, Reb Yakov Leib haKohain, sur le site Donmeh West. Traduction française par Spartakus FreeMann, Nadir de Libertalia, décembre 2004 e.v.

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4 réflexions sur “Une exégèse sur la Verge d’Aaron”

  1. j’ai pris connaissance de l’article qui m’édifié et souhaite en recevoir à chaque nouvelle parution. soyez richement bénis dans le nom de Jésus.

  2. Bien lu le cahier 3, a mettre en rapport avec mes travaux sur le quatrain 1 et la Kabale.
    A part çà comment vas tu ? plus de nouvelles…..j ai été mis au courant pour le cahier 3 par l ami Sonja.

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