Les esprits supérieurs

Les esprits supérieurs, Les Noms de Dieu chapitre II par Abbé E. van Drival.

Le monde ancien avait primitivement de Dieu une notion magnifique. Il se le figurait, non point solitaire et comme perdu dans les déserts du ciel, mais bien comme un puissant et vigilant monarque au milieu d’une cour brillante d’innombrables esprits. Le Seigneur des Esprits, le Seigneur des deux mondes, le Vigilant, le Seigneur des armées, ou plutôt des hiérarchies du ciel, tels sont, entre beaucoup d’autres, les noms sous lesquels la haute antiquité nous présente l’idée de l’Éternel.

Les esprits supérieurs, Les Noms de Dieu chapitre II par Abbé E. van Drival
Calligraphie d’anastasio

Auprès de sa sublime majesté, nous disent les plus anciennes traditions, sont d’abord rangés trois ordres d’esprits supérieurs. Ils sont ses familiers, ses intimes, ceux qu’il veut bien admettre dans ses conseils.

Tout remplis du feu divin qui rayonne sans cesse de celui qui est l’Être des êtres, la source de toute vie, ces esprits de gloire nous sont représentés eux-mêmes comme des flammes vives, comme un feu toujours ardent. On leur a donné le nom de Séraphins, du mot סרף ou שרף, combussit, incendit. « Ce nom, dit l’écrivain qui a le plus savamment parlé des esprits célestes, et dont les siècles postérieurs n’ont souvent fait que commenter les livres (Saint Denis l’Aréopagite) : ce nom indique manifestement leur durable et perpétuel attrait pour les choses divines, l’ardeur, l’intensité, l’impétuosité sainte de leur généreux et invincible élan, et cette force puissante par laquelle ils soulèvent, transfigurent et réforment à leur image les natures subalternes, en les vivifiant, les embrasant des feux dont ils sont eux-mêmes dévorés, et cette chaleur purifiante qui consume toute souillure, et enfin cette active, permanente et inépuisable propriété de recevoir et de communiquer la lumière, de dissiper et d’abolir toute obscurité, toutes ténèbres » (Saint Denis l’Aréopagite).

Au second rang des célestes esprits apparaissent ceux qui sont désignés sous le nom de Chérubins, c’est-à-dire, selon l’interprétation la plus vraisemblable, assistants, êtres privilégiés et rapprochés de Dieu, du mot כרוב, propinquus, adstans (Gesenius, édit. Drach).

« Le nom des Chérubins montre qu’ils sont appelés à connaître et admirer Dieu, à contempler la lumière dans son état originel et la beauté incréée dans ses plus splendides rayonnements; que, participant à la sagesse, ils se façonnent à sa ressemblance, et répandent sans envie sur les essences inférieures le flot des dons merveilleux qu’ils ont reçus (Saint Denis l’Aréopagite). »

Quand au nom de Trônes que l’on a donné au troisième rang des esprits supérieurs, il est particulièrement expressif, et il offre immédiatement à l’esprit l’idée d’un ordre de créatures élevées, en rapport de grande proximité avec la Divinité, dont elles sont le siège d’honneur et comme le support immédiat. « Le nom des nobles et augustes Trônes signifie qu’ils sont complètement affranchis des humiliantes passions de la terre; qu’ils aspirent, dans leur essor sublime et constant, à laisser loin au-dessous d’eux tout ce qui est vil et bas; qu’ils sont unis au Très-Haut de toutes leurs forces avec une admirable fixité; qu’ils  reçoivent d’un esprit pur et impassible les douces visites de la Divinité; qu’ils portent Dieu en quelque manière, et s’inclinent avec un frémissement respectueux devant ses saintes communications. »

Une seconde classe d’intelligences célestes se présente après celle que nous venons de contempler. Elle se tient plus loin de la Divinité, elle n’est pas admise au même degré dans la participation à, ses faveurs; et cependant elle occupe une position bien élevée dans l’échelle des êtres. Elle a été désignée par le nom général de Gouverneurs, comme les premiers par celui de Conseillers; elle se compose, comme la première classe, d’un triple rang d’esprits célestes, auxquels on donne les noms de Dominations, de Vertus et de Puissances.

« Ces noms révèlent les propriétés augustes par lesquelles ces êtres supérieurs se rapprochent de la Divinité. Ainsi, le nom des saintes Dominations désigne, je pense, leur spiritualité sublime et affranchie de toute entrave matérielle, et leur autorité à la fois libre et sévère, que ne souille jamais la tyrannie d’aucune vile passion. Car, ne subissant ni la honte d’aucun esclavage ni les conditions d’une dégradante chute, ces nobles intelligences ne sont tourmentées que du besoin insatiable de posséder Celui qui est la Domination essentielle et l’origine de toute domination; elles se façonnent elles-mêmes et façonnent les esprits subalternes à la divine ressemblance; méprisant toutes choses vaines, elles  tournent leur activité vers l’Être Véritable, et entrent en participation de son éternelle et sainte principauté. »

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Les esprits supérieurs, Les Noms de Dieu chapitre II par Abbé E. van Drival.

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8 réflexions sur “Les esprits supérieurs”

  1. ABSOLUMENT PAS D’ACCORD!
    nous avons été créé à la ressemblance de Dieu et pas les anges ; Nous sommes supérieurs aux anges et Dieu n’a appelé aucun des ses anges ses enfants, ses héritiers, la prunelle de ses yeux. Les anges sont à notre service et nous sommes appelés à dominer sur eux. Aussi beaux soient-ils, aussi forts soient-ils, ils sont soumis à Dieu et n’ont que la puissance que Dieu leur donne. Jamais un ange n’est descendu sur terre annonçant sa propre volonté, si ce n’est que l’ange de lumière pour séduire les homme et les éloigner de la souveraineté de Dieu

    1. Bonjour et merci pour le commentaire.

      Cependant, je ne crois pas que le but de ce texte soit de nous faire croire que les anges seraient supérieurs hiérarchiquement aux hommes. Ils sont plus proches de Dieu, ce qui est un fait.

      1. Vous êtes en train de tomber dans l’Avodah Zarah, Spartakus Freeman, dans le Culte Etranger.

        Proche de Dieu, un fait ? Dans le fait, rien n’est proche de Dieu, la proximité avec Dieu n’est que métaphorique.

        Il y a artiste, outil et œuvre. Il y a sculpteur, moule et sculpture. Le but du sculpteur est la sculpture. Et si la sculpture est vivante, si elle est ainsi capable de louer, qui louera-t-elle ? Le moule dont elle est sortie, aussi précis, aussi ciselé, aussi brillant soit-il ? Ou le sculpteur qui a créé ce moule dans le seul but de la créer elle ?

        Si les Séfiroth sont intimement liées aux doigts de l’Homme, c’est bien parce que l’Etre est Action et non Contemplation des esprits supérieurs.

        Sur les esprits supérieurs règne le nom de YH. Mais l’Un dont le nom est YHWH règne uniquement par et dans l’Homme.

      2. @ Haïm Yehida,

        Je ne parlais pas physiquement de la proximité, je pensais ne pas avoir à le souligner. Les puissances « supérieurs » ne le sont que métaphoriquement également. L’homme n’est pas inféodé aux anges, et ceux-ci, puisque non entachés par l’incident du Jardin, sont plus proches, j’allais écrire spirituellement, de Dieu. Les anges participent-ils au tikkun ? Oui, comme toute la création, mais – hormis ceux qui ont chuté et dont il n’est pas question ici – doivent-ils opérer un tikkun d’eux-mêmes? Si oui, alors ils sont inférieurs aux humains – par la place qui leur est donnée par le Créateur et par leur « chute ». Sinon, ils ne sont pas « supérieurs » hiérarchiquement, mais sont en syntonie plus ferme avec le Créateur que nous le sommes.

        Une question : diriez-vous qu’Enoch est plus « proche » de Dieu qu’un ange ou qu’un homme ordinaire (disons un non tzadik) ?

  2. Je ne parlais pas non plus de proximité physique mais bien de tout type de proximité, proximité spirituelle comprise. Les anges ne participent au tikkun qu’en tant que puissances et non en tant qu’acteurs puisque, sinon, il n’y aurait aucune part pour l’homme dans le tikkun.
    Enfin, qui est Hénoch, qui est le Dieu d’Hénoch ? La Torah ne mentionne que le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu d’Israël, la divinité ne s’associe qu’avec ceux qui ont agi, pas avec ceux qui, certes, ont vu mais étaient incapables de faire acte de leur vision. Quant à l’œuvre de l’homme ordinaire, elle est Eïn, c’est-à-dire, Néant, au sens où elle est nécessaire et totalement indépendante de sa volonté. L’œuvre du Tsaddik est, par contre, Sof, c’est-à-dire finie, ciblée, avec un but propre dans la Kavanah, une liberté propre dans la Deveqouth, une effectivité propre dans la Mitsvah. Il n’y a donc aucune hiérarchie de proximité divine entre l’ange qui est puissance et l’homme qui est acte soit nécessaire, soit libre.

    1. Haïm, je ne peux dire quoique ce soit contre tes propos.

      Je retiens ta dernière phrase : « Il n’y a donc aucune hiérarchie de proximité divine entre l’ange qui est puissance et l’homme qui est acte soit nécessaire, soit libre. »

      Merci à toi.

  3. Vos argumentrations font parties de l’histoire, des révélations antérieures bénéfiques . Mais vos interprétations font parties de l’humain. Essayer d’interpréter avec nos mots et égrégores d’aujourd’hui est peut-être demi-teinte. A mon avis pour comprendre profondément et surtout nettement ce que la Masse Créatrice veut de nous aujourd’hui, car c’est ce qui IMPORTE, il faudrait s’exercer à ENTEDRE les CREATEURS nous parler, pour être dans le plus possible « autentique ». Le passé ne fait pas notre théorie vivante actuelle ! Quand on pense que tous les humains viennent sur terre avec un paquet incroyable de Karma , et qu’ils ne le savent même pas, parce qu’on ne leur apprend pas. Puis à savoir COMMENT se débarrasser des mauvais Karma… car il y en a des Bons, à garder. Ils n’y a que les Anges et les Maîtres des cieux qui peuvent nous instruire à ces sujets,au jour d’aujourd’hui – eux plus près de Dieu créateur que nous autres humains – puis plus loin encore en hauteur, un Dieu créateur peut aussi nous révéler notre chemin à suivre en cette vie même; mais, la Sagesse seule saura nous faire acquérir assez d’ECOUTE pour y arriver. Les histoires et révélations d’antan d’accord ! mais la CABALLA aujourd’hui peut être bien vivante et authentique.

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