Synthèse des hiérarchies angéliques

Synthèse des hiérarchies angéliques par Spartakus FreeMann

Lorsque nous étudions les divers ordres et hiérarchies angéliques, l’on peut très vite se rendre compte que les diverses sources nous offrent des schémas et des informations très contradictoires. Les sources chrétiennes diffèrent souvent des sources originelles hébraïques et les ésotéristes contemporains ont encore obscurci la chose en y mêlant des éléments hétérodoxes.

Le Judaïsme est la source de nos systèmes angéliques, dans toute la liturgie juive, également la Kabbale, les Anges sont omniprésents. C’est pourquoi, dans les lignes qui vont suivre, nous essayerons de coller le plus possible aux écrits du Judaïsme et de la Kabbale. Nous allons tenter de brosser un tableau aussi fidèle que possible par rapport aux sources juives originelles et nous tenir éloignés, tant que faire se peut, des interprétations modernes parfois brouillonnes. Ce travail ne sera pas historique ou mythologique, et nous n’essayerons pas d’expliquer l’origine des anges ou la mutation de leur symbolique au cours des temps. Il constituera plutôt une carte possible d’un territoire à explorer… Nous sommes toutefois conscients qu’il reste imparfait et trop bref pour expliquer l’insondable mystère de Sa Volonté.

Synthèse des hiérarchies angéliques
Ravenne, Santa Chiara (1320). La Nativité, Détail des anges.

Ce travail débuté en 2002, formulé en 2003 et complété à présent, sera, sans nul doute, étoffé dans le futur, s’il plaît à Dieu…

BaRuCH ATaH A-DoNai E-LoHeiNu MeLeCH haOLaM…

« [L’homme] ne doit abandonner son cœur ni à l’ange ni

au Prince. Aussi change-t-Il le moment et le rythme de

leur service afin que l’on ne prétende pas que tel ange a

accompli telle chose car tout est entre Ses mains. »

Midrach Ha-Neelam

A Irirouraël veAyinaël, mon Ange….

Les Kabbalistes (voir Zohar, Exode, 43) proposent la liste suivante :

1. Les Erelim avec Michaël pour chef;

2. Les Ishim avec Zephaniah pour chef;

3. Les Bene Elohim avec Hofniel pour chef;

4. Les Malakim avec Uriel pour chef;

5. Les Hashmalim avec Hashmal pour chef;

6. Les Tarshishim avec Tarshish pour chef;

7. Les Shinanim avec Zadkiel pour chef;

8. Les Cherubim avec Cherub pour chef;

9. Les Ophanim avec Raphaël pour chef;

10. Les Seraphim avec Iehoel pour chef.

Mais, le Soda Raza propose, quant à lui, une répartition de 12 degrés d’anges répartis en sept cieux.

Dans le Maseketh Atziluth, les dix rangs angéliques sont donnés selon l’ordre suivant :

Les Seraphim avec Shemuel ou Iehoel comme chef;

Les Ophanim avec Raphaël et Ophaniel comme chefs;

Les Cherubim avec Cherubiel comme chef;

Les Shinannim avec Zedekiel et Gabriel comme chefs;

Les Tarshishim avec Tarshish et Sabriel comme chefs;

Les Ishim avec Zaphaniel comme chef;

Les Hashmalim avec Hashmal comme chef;

Les Malakim avec Uzziel comme chef;

Les Bene Elohim avec Hofniel comme chef;

Les Erelim avec Michaël comme chef.

Maïmonides, dans son Yad ha-Hazakah, Yesode ha-Torah parle de 10 rangs d’anges :

Les Hayyoth

Les Ophanim

Les Erelim

Les Hashmalim

Les Seraphim

Les Malakim

Les Elohim

Les Bene Elohim

Les Cherubim

Les Ishim

C’est la classification que nous utiliserons pour ce travail.

1. Les Hayoth haKodesh.

Les Êtres Saints (חַיּוֹת).

Leur rôle est de préserver la vitalité de la création en laissant circuler le Souffle Divin. On ne peut s’en approcher qu’en état de parfait équilibre entre Amour et Unité.

Selon Ézéchiel, les Hayoth se tenaient à la rivière Kebar, et leur nombre était de 36.

« C’est la hayyah que j’avais vue sous le Dieu d’Israël, près du fleuve Kebar » (Ézéchiel 10, 20). Selon Maïmonides, dans son Guide des Égarés, les quatre Hayyoth aux quatre visages, « Et voici leur aspect, elles avaient une figure humaine » (Éz. 1, 5), avaient « une face d’homme, une face d’aigle, une face de lion et une face de boeuf ».

2. Les Ophanim.

On les représente habituellement comme des Roues de Feu, tels qu’Ézéchiel les vit dans ses visions relatées dans l’Ancien Testament. La Kabbale chrétienne les associe souvent aux Cherubim.

Les Ophanim apparaissent dans la prière du matin (תפילת שחרית). « Les Ophanim et les Hayyoth ha-Kodesh s’élèvent en grand bruit; faisant face aux Seraphim ils disent ‘Loué soit la gloire du Seigneur de ce lieu’ ».

Les Ophanim de la Kabbale sont attachés à la Sephirah Hokhmah.

Ézéchiel 1 : « 6 L’aspect et la structure des roues étaient comme l’apparence d’un chrysolithe; et il y avait une même ressemblance pour les quatre, et leur aspect et leur structure étaient comme si une roue eût été au milieu d’une roue.

17 En allant, elles allaient sur leurs quatre côtés; elles ne se tournaient point quand elles allaient.

18 Et quant à leurs jantes, elles étaient hautes et terribles, -et leurs jantes, à toutes les quatre, étaient pleines d’yeux tout autour.

19 Et quand les animaux allaient, les roues allaient à côté d’eux; et quand les animaux s’élevaient de dessus la terre, les roues s’élevaient.

20 Là où l’Esprit devait aller, là ils allaient, là leur esprit tendait à aller; et les roues s’élevaient auprès d’eux, car l’esprit de l’animal était dans les roues ».

Selon le lexique hébreu : 0212 אופן ‘owphan o-fawn’ ou אפן ‘ophan o-fawn’. Issu d’une racine inhabituelle signifiant « tourner »

1) roue

1a) roue de chariot

1b) roue de la vision d’Ézéchiel.

3. Les Erelim.

אראלים, ce sont les « vaillants » ou les « héros ». Ce sont les forces qui protègent et vivifient le Monde d’En-Haut.

4. Les H’ashmalim.

Hashmalim dérive du mot hébreu Hashmal (חשמל) de la Vision d’Ézéchiel. Les Hashmalim sont, selon la tradition, les exécutants des Cieux et ceux qui donnent les ordres. Ils décident ce qui doit être fait et accompli selon les buts cosmiques de Dieu.

Les H’asmalim (חשמלים) de la Kabbale qui sont attachés à la Sephirah ‘Hessed.

Ézéchiel 1, 4-5 : « Je vis soudain un vent de tempête venant du nord qui poussait devant lui un énorme nuage sillonné d’éclairs. Ce nuage était entouré d’une clarté éblouissante. En son centre, il y avait l’éclat d’un métal (Hashmal) au milieu du feu.

En son milieu, je distinguais quelque chose qui ressemblait à quatre êtres vivants; par leur aspect, ils ressemblaient à des hommes ».

On les considère souvent comme des Hayyoth qui sont parfois silencieux (hash) et qui parfois parlent (mallel) : ils sont silencieux lorsque les mots sont émanés par Dieu et ils parlent lorsqu’Il cesse de parler. On pourrait en fait traduire Hashmal par « Silence Parlant »

Le Talmud (Hagigah 13 a-b) nous dit que les Hashmalim sont des créatures parlantes et de feu (Hayyoth ‘esh ‘memaleloth).

5. Les Seraphim.

Ce nom signifie : ‘les brûlants’. Ils sont associés à la prière et aux louanges car ils laissent passer vers les sphères supérieures les supplications et demandes pures.

Dans Isaïe (6:2-6), ils sont décrits dotés de six ailes :

« 2. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui; ils avaient chacun six ailes: de deux ils se couvraient la face, et de deux ils se couvraient les pieds, et de deux ils volaient.

3. Et l’un criait à l’autre, et disait: Saint, saint, saint, est l’Éternel des armées; toute la terre est pleine de sa gloire ! »

Dans le lexique hébreu : 08314 שרף saraph saw-rawf’

1) serpent, serpent de feu

1a) serpent venimeux.

2) seraph, seraphim

Ils sont attachés à la Sephirah Guebourah.

שרפים : Êtres de feu, Êtres de lumière.

Nous allons parler de ces êtres qui m’ont très souvent interpellés par leur symbolisme et leur portée, je veux parler des Seraphim, nos bons Séraphins de nos cours de catéchisme. Les pages qui suivent sont des notes personnelles, souvent décousues, tournant autour du principe du feu, du serpent, du Messie :

Isaïe 6:1 – Isaïe voit Dieu sur Son Trône Élevé et Exalté (רם ונשא). Le mot רם (rom, ou rum) est ‘être élevé’, être ‘exalté’, alors que le mot ונשא (ouenisa) signifie ‘être honoré’, être ‘magnifié’, ‘exalté’, ‘élevé’, etc. Le Livre d’Enoch décrit Dieu comme « Seigneur des seigneurs, Dieu des dieux, Roi des rois (et Dieu des âges), le Trône de Sa Gloire se tient dans toutes les générations des âges… » (R. H. Charles, Apocrypha and Pseudepigrapha of the Old Testament, Vol. 2, Oxford, reprint, 1979, p. 193).

Dans Isaïe 6:2 – Les Seraphim sont des êtres décrits comme ayant de nombreuses ailes. Le mot השרפים (haserapim) signifie ‘serpents brûlants’, ou ‘les brûlants’, ce mot est d’ailleurs présent dans d’autres passages de la Torah (Nombres 21:6, 8; Deutéronome 8:15, Isaïe 14:29; 30:6).

Il est à noter que les ‘ailes’ (כנפים Kenaphim) décrites sur ces créatures est le terme biblique pour ‘voile’ ou ‘couverture’. Kanap est non seulement une aile mais aussi le ‘coin’, la ‘frontière’ ou ‘fin’. Il signifie également ‘entourer’, ‘enclos’. Ces êtres peuvent ainsi se cacher ou couvrir leur visage (פניו יכסה). En hébreu, paneh (פנה) signifie non seulement ‘visage’, ‘face’ mais aussi ‘présence’.

Ainsi, on nous parle bien d’anges brûlants ou de feu mais aussi d’êtres capables de se cacher et de dissimuler leur présence. Lisons donc ce passage des « Mots de Michaël », un fragment des rouleaux de la Mer Morte (4Q529) :

« Les mots du livre que Michaël a dit aux Anges de Dieu [après qu’il se fut élevé vers les plus hautes régions des Cieux]. Il dit qu’il y trouva des troupes de feu… »

Michaël dit dans le Testament de Amram, (4Q543, 545-548)

« Il me dit, [Mes] trois noms sont [Michaël et Prince de Lumière et Roi de la Justice]. »

Le Livre d’Énoch décrit Énoch disant à propos de ses visions du Trône de Dieu qu’il était entouré de feu, le portail du lieu étant des flammes.

Le Serpent d’airain de Moïse est appelé שרף sarap (Nombres 21:8), brûlant, mais un autre terme est utilisé, נחש נחשת Nechash nechoshet, ou ‘serpent de bronze’ (Nombres 21:9) lorsqu’il en fait un instrument de Dieu. Le Saraph est le ‘serpent brûlant’ que Moïse essaye de symboliser de son mieux dans l’image du serpent d’airain.

Ézéchiel dans sa vision dit pour ‘bronze brûlant’.

Natsatz, qui n’est utilisé que dans Ézéchiel 1:7. L’hébreu ניצוץ nitzotz signifie ‘étincelle’, comme utilisé dans Isaïe 1:31.

Et ici, il est bien évident que celui qui regarde le serpent d’airain et donc sa lumière, sera soigné et par extension, il sera sauvé. Comme nous l’avons analysé dans un autre texte (voir Les Oraisons du Serpent), le serpent d’airain est annonciateur du Christ Lui-même qui est « La Lumière du Monde ».

Mais puisque nous analysons les choses sous l’angle kabbalistique, nou savons qu’il y a différents niveaux de lecture.

La méthode de la Guematria est utilisée pour décrypter la Bible, et plus particulièrement l’Ancien Testament. Même si beaucoup trouvent cette méthode, qui par dérive peut faire dire tout et n’importe quoi aux Écritures, inutile, il n’en reste pas moins que cet outil peut nous aider à pénétrer plus avant dans le sens profond du texte.

Regardons le mot nachash, le serpent, נחש qui donne comme valeur 358.

ש = 300,

8 = ח.

50 = נ

Dont le total fait 358. Le mot Messiah משיח équivaut lui aussi à 358. Il y donc, comme nous l’avons vu ailleurs, une relation entre le Messie et le serpent de Nombres 21:8,9. Si nous comprenons également que le mot hébreu משודש Mechudash signifie ‘renouvelé’ ou ‘restauré’, nous pouvons mieux comprendre alors l’image qui est ici invoquée. Psaumes 102: 5 – « Il satisfait mes désirs par de bonnes choses, afin que ma jeunesse soit restaurée (תתחדש, titchadesh) comme celle de l’aigle ». Le mot Mechudash a une valeur numérique de 358 tout comme Messie et nachash. L’idée d’un Messie brillant, resplendissant qui doit être ‘élevé’ (Nombres 21:8 – « mis sur la croix » ושים אתו על נס wesim oto al nes) se retrouve alors dans le Nouveau Testament : Kai kathos Moses hupsose ho ophin en to ermo houtos hupsotheisa dei ho huion ho anthropou, hina pas ho pisteuon eis auton me apolmtai all echm zoen aionion. « Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi le Fils de l’Homme sera-t-il élevé. Afin que tout qui croit en Lui ait la vie éternelle » (Jean 3:14-15).

Ainsi, le serpent, tout comme le Messiah, restaure la santé et la vigueur par la résurrection en la Vie éternelle !

Nous pouvons aussi voir derrière le mot ‘gloire’ la radiance éclairante ou כבוד kabhodh ‘gloire’ ou ‘splendeur’ dans la Torah, et la face de Moïse était éclairée et brillante lorsqu’il descendit du Sinaï. Exode 34:29-30 décrit le ‘visage radiant’ de Moïse קרן עור פנים qaran ‘or panai.

Et lisons ce passage où l’on parle de la gloire de Dieu comme d’un pilier de feu pendant la nuit :

« La nuée de l’Éternel était de jour sur le tabernacle; et de nuit, il y avait un feu » (Exode 40:38). Le mot hébreu אש ‘esh’ est utilisé pour feu ou flamme. Le lexique de Gesenius note que spécialement pour Dieu le ‘feu de Dieu’ est signifié par ‘éclairs’ אש יהוה esh Yahweh, ‘feu de Dieu’. אש מן השמים esh min hashamayim, ‘Feu des Cieux’. Job 1:16 אש אלהים נפלה מן השמים esh elohim naphla min hashamayim, « le feu de Dieu tomba des cieux ».

Le feu est aussi splendeur ou brillance, la pierre d’une splendeur brûlante lit-on dans Ézéchiel 28:14 – אבני אש, ebeni esh, « pierres de feu ».

Donc, nous comprenons que Messiah vaut = 358, et que nachash, serpent, équivaut à 358, et que Mechudash = 358 et il tout aussi connu que la phrase « jusqu’à ce que Siloh vienne » a une valeur numérique de 358.

Siloh est le symbole du ‘sceptre de Juda’ et donc descendance de David.

Genèse Rabba 85:1 dit « Juda prenait du temps pour trouver femme; et le Saint, béni soit-Il, créait la lumière du Messiah ».

« Regarde, j’ai créé l’artisan (חרש, charash, un travailleur du métal, du bois ou de la pierre, mais avec les points massorétiques חרש est un sorcier, un magicien un נבון לחש ‘enchanteur expérimenté’ (Gesenius Hebrew-Chaldee Lexicon of the Old Testament, p. 310, entry # 2791) qui jette le charbon dans le feu… »

Et Elie était un ‘enchanteur expérimenté’ du feu alors qu’il commandait au feu du ciel de détruite les prêtres de Baal.

Mais il est assez intéressant de noter que l’interprétation de charash peut être fait dans le sens de personnage eschatologique (donc s’occupant du Jugement dernier et autres fins du monde). Selon une tradition tannaïtique on identifie les quatre artisans (ארבעה חרמים) dans la vision de Zacharie (2:3) avec les quatre figures messianiques; Messiah ben David, Messiah ben Joseph, Élie et Melchisédech. Ces deux derniers étant les précurseurs du Messiah selon l’aggadah .

On dit que le charash travaille le feu avec du charbon (באש פחם, be’esh pecham). Selon une interprétation kabbalistique, le feu est symbole de la Torah elle-même ce qui explique que la Torah ait deux feux, un caché et un visible, comme la Torah orale et la Torah écrite.

Ben Sira, décrivant la nature superlative des dires d’Elie, dit : « Jusqu’à ce que s’élève un prophète comme un feu, dont les mots étaient des torches brûlantes ».

À noter que pour l »Étoile’ qui doit s’élever de Jacob l’hébreu utilise le mot kokhabh. La traduction de ce mot n’est pas uniquement ‘étoile’ mais plus précisément la planète Mercure, l’Hermès des grecs. Dieu de la sagesse, de la connaissance et de la littérature et son étymologie hermeneia, interpretation, nous donne Hermès = hermeneus (interprète). Les mêmes épithètes s’appliquent à Mercure et à Prométhée: Hermès aurait enseigné à l’humanité la civilisation, les arts, le jugement, la lecture des astres, l’écriture et le langage.

Le mot hébreu pour celui qui transmet la Parole Divine est נבא, niva, à mettre en relation avec le mot נבא, nabi, qui est le terme appliqué à Elie pour le décrire. Ce נבא peut avoir différents sens selon les signes massorétiques qui lui sont appliqués : ‘chanter’, ‘être fou d’inspiration divine’. Neva signifie prophétie alors que Nebo (נבו) est le Dieu Mercure ! Hermès est l’interprète de la Volonté Divine. Comme tel il peut aisément être assimilé à un prophète qui, comme Hermès le faisait, pouvait assister au Conseil des Dieux (Isaïe 6 est l’exemple classique), son caducée étant le bâton de messager donnant l’autorité de Dieu. Nebo est également le Dieu du Feu (Lexique de Gesenius, p. 527, entrée # 5019-5020).

Mais ce Caducée n’est-il pas l’image d’Élie et de Moïse, avec Moïse portant le bâton qui fit des miracles devant Pharaon ? Élie a appelé le feu du ciel afin de démontrer son autorité et Ezéchiel, de même, avait des bâtons qui transmettaient les messages de Dieu à Israël.

Selon Artapanus, un historien juif hellénisé du second siècle avant JC, ce fut Moïse qui enseigna les arts et l’écriture et qu’il fut la source de toute Sagesse pour l’Égypte, ce pourquoi il reçu le nom de Hermès. Hermès est nommé ‘scribe du soleil’ et Moïse était appelé ספרא רבה, Sefer’ ravah, ‘Le Grand Scribe’. Moïse était en effet appelé par les juifs hermeneos nomon hieron, ‘l’interprète des Saintes Lois’.

Nous savons, en outre, que même le Logos était appelé Hermès ! Et Hermès était aussi appelé ‘Le Bon Berger’, Poimandres signifie ‘Homme-Berger’.

Jean le Baptiste baptisait avec de l’eau, mais Jésus, le Messiah, baptiserait avec le feu. En pneumati hagio kai puri, ‘dans le Saint Esprit et le Feu’ (Luc 3:16).

Et Saint Paul enseigna que « Nous sommes tous des visages dévoilés reflétant comme un miroir la Gloire du Seigneur et sommes transformés en une même image de la gloire à la gloire comme l’esprit de Dieu (apo Kurion pneumatos) qui dit “La Lumière brillera dans les ténèbres” a brillé dans nos coeurs afin de donner la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Jésus Christ » (2 Corinthiens 3:7, 18; 4:6). Cette Gloire, kabhodh, était un feu visible (Exode 24:16; Ezéchiel 1:27, 10:4., Isaïe 10:16 où kabhodh est apparemment utilisé pour âme ou esprit dans l’homme, par exemple Genèse 49:6; Psaumes 7:5, Ps. 16:9.

Isaïe 10:16 est un passage très intéressant car nous y lisons qu’une maladie sera envoyée contre l’ennemi et sous sa ‘pompe’. Les mots hébreux sont רזון ותחת כבדו razon wetachat kevodo ‘une maladie consumante sous sa gloire’. Mais le feu fera disparaître cette maladie, le feu contre kabod est notre esh, אש. Genèse 49:6 6 « Mon âme, n’entre pas dans leur conseil secret; ma gloire, ne t’unis pas à leur assemblée ! », alors qu’en hébreu on lit בסדם אל תבא נפשי, besodam al tabo’ napeshi, אל תחד כבדי, al techad kebodi). Le kabod, est l’âme humaine ! Et c’est bien cette traduction que nous donne Louis Second et ceci nous aide à comprendre qu’alors que Moïse était en Présence de la Gloire de Dieu sur le Sinaï, son âme fut régénérée, rafraîchie et pleine de l’énergie vitale, le kabod, de Dieu, c’est pourquoi son visage était radieux et radiant. Dieu est Lumière !

1 Jean 1:5 : Theos phos esti, « Dieu est Lumière ». Jean 8:12 ego eimi ho phos ho kosmos.

Christ dit aux hommes houto lampsato ho phos humon, « que votre lumière brille… » (Matthieu 5:16.).

Dans la Bénédiction de Moïse, nous lisons que IHVH ‘rayonna’ et qu »Il brilla du Mont Paran’ (הפע מהר פרן זרח). Nous lisons également dans le Psaume Royal de la Bible que IHVH est la lumière du peuple et qu’Il illumine leurs ténèbres (כי אתה ארי יהוה אלהי יגה חשכי).

La Lumière est la Gloire de Dieu, sa Puissance mais elle est également partagée avec les hommes.

Les Écritures sont claires, cette gloire est également partagée avec les Seraphim, les ‘êtres brûlants’.

Et, dans la Bible, nous lisons :

« Car notre Dieu est un feu consumant » (Hébreux 12:29).

Et peut-être est-ce pourquoi il ne peut y avoir d’autre véhicule que des chariots de feu pour emmener Elie jusqu’aux Cieux. Et ici, il s’agit bien d’un feu réel et non symbolique.

רלב אש וסוסי אש rekev esh wesusey esh, « un Chariot de feu et des chevaux de feu ».

En conclusion, si l’on doit admettre la métaphore dans les Écritures, nous devons admettre également que parfois le scribe dit en mots clairs la réalité qui s’offre à lui. Ainsi, nos Seraphim ne sont pas d’un feu symbolique mais du feu de Dieu qui est bien physique. Et nous laissons ici la parole aux physiciens qui pourront mettre des équations sur cette intime conviction.

6. Les Malakim.

מאלכים. Ce sont les Messagers ou les Rois.

Ce sont eux qui appliquent la puissance de Dieu sur terre afin d’y concrétiser les miracles de Dieu. Ils coopèrent avec les Puissances afin d’exécuter les lois de l’univers et de les faire appliquer au sein de l’univers.

Ce sont les Malakim de la Kabbale et ils sont attachés à la Sephira Tiphereth.

7. Les Elohim.

Les Elohim, אלהים, sont attachés à la Sephirah Netzah. En fait, le nom complet est Malakim-Elohim, les Messagers d’Elohim, et il ne faut pas les confondre avec Elohim Lui-même.

8. Les Bné haElohim.

בני אלהים, ils participent au processus de Guilgoul, ‘réincarnation’. Et on les confond souvent avec les Archanges dans l’angélologie chrétienne.

9. Chérubin, les Cherubim.

Dans les Écritures, ce sont les êtres angéliques représentés sur l’Arche d’Alliance et qui signifient la Présence de Dieu.

Psaumes (18:10) : « Il était monté sur un chérubin, et volait, et il planait sur les ailes du vent ».

Dans le lexique hébreu : 03742 כרוב ker-oob’

1) cherub, cherubim (pl)

1a) être angélique

1a1) gardien d’Éden

1a4) Chariot de Dieu

Genèse 3:24 : « Il chassa l’homme, et plaça à l’orient du jardin d’Éden les chérubins et la lame de l’épée qui tournait çà et là, pour garder le chemin de l’Arbre de Vie ».

Exode (25:18 – 21) : « 18 Et tu feras deux chérubins d’or; tu les feras d’or battu, aux deux bouts du propitiatoire.

19 Fais un chérubin au bout de deçà, et un chérubin au bout de delà: vous ferez les chérubins tirés du propitiatoire, à ses deux bouts.

20 Et les chérubins étendront les ailes en haut, couvrant de leurs ailes le propitiatoire, et leurs faces seront l’une vis-à-vis de l’autre; les faces des chérubins seront tournées vers le propitiatoire.

21 Et tu mettras le propitiatoire sur l’arche, par-dessus, et tu mettras dans l’arche le témoignage que je te donnerai ».

On les représente souvent avec une multitude d’yeux afin de symboliser leur grand savoir car ils sont les gardiens des archives de Dieu. Ils sont aident à la justice divine.

Une représentation traditionnelle des chérubins est donnée dans le livre d’Ézéchiel (Ez 1:5-28) :

« Au centre encore, apparaissaient quatre animaux, dont l’aspect avait une ressemblance humaine. Chacun d’eux avait quatre faces, et chacun avait quatre ailes. Leurs pieds étaient droits, et la plante de leurs pieds était comme celle du pied d’un veau, ils étincelaient comme de l’airain poli. Ils avaient des mains d’homme sous les ailes à leurs quatre côtés; et tous les quatre avaient leurs faces et leurs ailes. Leurs ailes étaient jointes l’une à l’autre; ils ne se tournaient point en marchant, mais chacun marchait droit devant soi. Quant à la figure de leurs faces, ils avaient tous une face d’homme, tous quatre une face de lion à droite, tous quatre une face de bœuf à gauche, et tous quatre une face d’aigle. Leurs faces et leurs ailes étaient séparées par le haut; deux de leurs ailes étaient jointes l’une à l’autre, et deux couvraient leurs corps. Chacun marchait droit devant soi; ils allaient où l’esprit les poussait à aller, et ils ne se tournaient point dans leur marche. L’aspect de ces animaux ressemblait à des charbons de feu ardents, c’était comme l’aspect des flambeaux, et ce feu circulait entre les animaux; il jetait une lumière éclatante, et il en sortait des éclairs. »

Ils sont attachés, dans la Kabbale, à la Sephira Yessod.

La Kabbale chrétienne les associe souvent aux Ophanim, mais leurs qualités et leurs fonctions les dissocient assurément de ceux-ci. Les Seraphim sont les Seraphim ! En outre, on les représente souvent comme de jeunes enfants et il faut remonter à l’étymologie de Cherub (כרוב) afin de mieux comprendre cela. En effet, on peut décomposer ce mot en Ki (כ), « comme », et Roub (רוב), « jeune ».

La Kabbale enseigne que lorsque Israël adore Dieu, les Cherubim de l’Arche se tournent leur visage l’un vers l’autre et ils s’embrassent alors comme un couple d’amants. À cette occasion, le voile du Temple était levé afin que les fidèles puissent voir le miracle de l’amour divin (Yoma 54a). Cette représentation des Cherubim est vue par la Kabbale comme un symbole de l’union de la Shekhinah et de Dieu (voir à ce propos Bayah ben Asher sur l’Exode XXXV, 20 et le Zohar, section Terumah, 176a).

10. Les Ishim.

אישים. Ce sont les individus, les anges présents en Malkhut.

Les Archanges.

Les Archanges sont les Puissances de la Kabbale attachés à la Sephirah Hod.

Selon la Doxologie : « Michaël est le premier, Gabriel est le second, Raphaël est le troisième ».

Nous retrouvons les Anges au sein des grandes traditions qui influencèrent la mystique occidentale : le judaïsme, le christianisme, l’islam et le zoroastrisme.

Le mot ange est dérivé du latin « angelus » qui dérive lui-même du grec « aggelos » (ἄγγελος), « messager » qu’en hébreu on signifie par le mot « malakh » (מלאך).

La source principale en ce qui concerne les anges est principalement l’Ancien Testament qui ne mentionne directement que Michaël et Gabriel. La littérature Talmudique, influencée lors de l’Exil de Babylone, offre une plus grande variété d’information.

Un fragment du Zohar de Ruth nous apporte un élément supplémentaire :

« Une tradition enseigne : quatre vents ont été créés dans le monde, le vent du pôle Nord, le vent du pôle Sud, le vent du pôle Est et le vent du pôle Ouest. Pour ces quatre vents il a créé quatre anges (selon Pirqé de Rabbi Eliezer chap. 4) qui les gouvernent le jour et la nuit. Michaël qui procède du côté de la Bonté et de la Clémence a en charge le vent de l’Est jusqu’à midi, depuis midi jusqu’à la nuit, Raphaël est chargé du vent d’Ouest, car il procède également du côté de la Bonté… Lorsque vient la nuit, Gabriel qui procède de la puissance de la justice (Din) est chargé du vent du Nord jusqu’au milieu de la nuit… Gabriel gouverne jusqu’à minuit, à minuit même, lorsque s’achève cette veille, à cet instant, le Saint béni soit-Il, scrute l’Eden. A ce moment se lève Nouriel (Ouriel) avec le vent du Sud et il dit : « Lève-toi Nord et viens, Sud, souffle sur mon jardin ».

Si nous analysons les sources principales relatives aux principaux Archanges nous pouvons y déceler une certaine évolution que nous donnons succinctement ici.

Énoch I (Énoch éthiopien) donne la liste d’Archanges suivante :

Uriel, Raphaël, Raguel, Michaël, Zerachiel, Gabriel et Remiel

Alors qu’Énoch 3 donne :

Michaël, Gabriel, Shatqiel, Baradiel, Shachaqiel, Baraqiel, Sidriel

Le Testament de Salomon mentionne :

Michaël, Gabriel, Uriel, Sabraël, Araël, Iaoth, Adonaël

Les textes gnostiques donnent :

Michaël, Gabriel, Raphaël, Uriel, Barachiel, Sealtiel, Jehudiel

Les pseudo-dyonisiens utilisaient à peu près la même classification :

Michaël, Gabriel, Raphaël, Uriel, Chamuel, Jophiel, Zadkiel

La tradition médiévale nous donne la liste suivant où apparaît Haniel, qui est un élément clé de la tradition magique talismanique, et le lecteur pourra se référer aux grimoires magiques de la bibliothèque de l’Arsenal de Paris afin de s’en rendre compte :

Zaphkiel, Zadkiel, Camaël, Raphaël, Haniel, Michaël, Gabriel

Les principales sources scripturaires concernant les 4 anges Michaël, Raphaël, Gabriel et Uriel sont :

Pour Raphaël :

3 Baruch, 4:7

1 Énoch 10:4; 20:3; 32:6; 40:9; 54:6; 68:2-4; 71:8-9,13

Apocalypse d’Ezra 1:4; 6:2

Apocalypse d’Adam et Eve 40:2

Oracles Sibyllins 2:215

Testament de Salomon 5:9

Tobie 3:16; 5:4; 7:8; 8:2; 9:1; 9:5; 11:7; 12:15

Pour Michael :

Daniel 10:13; 10:21; 12:1

Jude 9

Révélations 12:7

3 Baruch 4:7; 11:2,4,6,8; 12:4,6-7; 13:2-3,5; 14:1-2; 15:1,3; 16:1,3

4 Baruch 9:5

1 Énoch 9:1; 10:11; 20:5; 24:6; 40:9; 54:6; 60:4-5; 68:2-4; 69:14-15; 71:3

2 Énoch 22:1, 6, 8-9; 33:10; 71:28 (Recension J); 72:1, 3, 8-9 (Recension J)

3 Énoch 17:3; 44:10

Apocalypse d’Ezra 1:3; 2:1; 4:7,24; 6:2

Vie d’Adam et Eve 13:3; 14:1-3; 15:2; 21:2; 22:2; 25:2; 29:1-3; 43:3; 45:1; 51:2

Apocalypse d’Adam et Eve 3:2; 22:1; 37:4,6; 40:1-2; 43:1-2

Oracles Sibyllins 2:215

Testament de Salomon 1:6; 18:5

Apocalypse d’Abraham 10:17

Apocalypse de Sedrach 14:1

Martyr et Ascension d’Isaïe 3:16

Testament d’Abraham 1:4,6; 2:2-14:7

Testament d’Isaac 2:1

Testament de Jacob 1:6; 5:13

Vision d’Ezra verset 56

Pour Gabriel :

Daniel 8:16; 9:21

3 Baruch 4:7

1 Énoch 9:1; 10:9; 20:7; 40:9; 54:6; 71:8-9,13

2 Énoch 21:3, 5; 24:1; 71:11 (28 Recension A); 72:1, 3, 8-9 (Recension A)

3 Énoch 14:4 (Ange de Feu); 17:3

Apocalypse d’Ezra 2:1; 4:7; 6:2

Apocalypse d’Adam et Eve 40:2

Oracles Sibyllins 2:215; 8:455

Testament de Salomon 18:6

Vision d’Ezra verset 56

Apocalypse d’Élie 5:5

Testament de Jacob 5:13

Pour Uriel :

3 Baruch 4:7 (Phanuel)

Testament de Salomon 2:4

1 Énoch 19:1; 21:5; 27:2; 33:3; 40:9 (Phanuel); 54:6 (Phanuel); 71:8-9,13 (Phanuel); 72:1; 80:1; 82:7

4 Ezra 4:1

Apocalypse d’Ezra 6:2

Apocalypse d’Adam et Eve 40:2

Vie d’Adam et Eve 48:1,3

Prière de Joseph versets 4, 7

Oracles Sibyllins 2:215,225

Apocalypse d’Élie 5:5

Testament de Salomon 2:4 (Ouriel); 7 (Ouriel); 8:9 (Ouriel); 18:7 (Ouriel); 27 (Ouriel)

Esdras 4:1; 5:21; 10:28

Michaël (Qui est tel Dieu)

Première et plus puissante créature de Dieu. Il est le chef des soldats de Dieu, le défenseur des justes et c’est lui qui jeta Satan hors des Cieux. Il est chargé de guider les âmes des morts dans l’après vie. Il est l’Ange du jugement dernier qui pèsera les âmes pour déterminer leur destinée. Il est l’Ange de la Résurrection.

Michaël est l’ange qui combat le Grand dragon ou serpent, Samaël. Sa position au sein de la hiérarchie céleste kabbalistique est la Sephira Hessed, bien qu’on lui attribue aujourd’hui Tiphereth.

Selon le lexique hébreu :

04317 מיכאל Miyka’el me-kaw-ale’

Michaël = ‘qui est tel Dieu’

1) un des chefs ou archanges qui se tiendra aux temps des combats des enfants d’Israël.

Daniel 10:13 : « mais le chef du royaume de Perse m’a résisté vingt et un jours, et voici, Michaël, un des premiers chefs, vint à mon secours: et je restai là, auprès des rois de Perse.

Daniel 10:21 Cependant je te déclarerai ce qui est consigné dans l’écrit de vérité; et pas un seul ne tient ferme avec moi contre ceux-là, sinon Michaël, votre chef.

Daniel 12:1 Et en ce temps-là se lèvera Michaël, le grand chef, qui tient pour les fils de ton peuple; et ce sera un temps de détresse tel, qu’il n’y en a pas eu depuis qu’il existe une nation jusqu’à ce temps-là. Et en ce temps-là ton peuple sera délivré: quiconque sera trouvé écrit dans le livre ».

Gabriel (Force de Dieu, Héro de Dieu)

Il est le Messager, l’annonciateur et le porteur de nouvelles de la Volonté de Dieu. Et cette fonction primordiale est témoignée par le deux religions du Livre qui découlent du judaïsme, puisque c’est Gabriel qui « fera l’annonce à Marie » de la future naissance du Christ et qu’au sein de l’Islam, c’est l’Ange Jîbrîl (جبريل), Gabriel donc, qui dicte les Sourates du Coran au Prophète Muhammad.

Au sein de la Kabbale, on lui attribue parfois Yessod, et il soutient ainsi l’Arbre par sa force… Mais, la tradition, et le Zohar en premier, nous enseigne que Gabriel est associé surtout à la Sephira Guebourah. Ce qui n’est pas étonnant de par l’essence de l’Ange, la Force. Sa position du côté de la Rigueur n’est donc pas une surprise. « Ceci est indiqué en de nombreux endroits, comme par exemple dans le Zohar 17:20, paragraphe 118 :  » […] C’est Gabriel de la colonne gauche, et il voyage au coté nord du Tabernacle, qui est la gauche. » La colonne gauche est attribuée à la Rigueur, où se trouve la séphirah Gueburah. Quant à la direction du nord, elle s’apparente elle aussi à la dimension du Jugement. Une grande part d’obscurité se trouve en Gueburah, et il est dit d’elle qu’elle engendre non seulement le juste courroux divin, mais aussi le mal, à tel point que Gabriel est parfois appelé  » Nuit  » » (Gabri-el).

« Gabriel est un ange très présent dans la Kabbale et le judaïsme. Il est difficile de s’accorder sur son appartenance à un type d’ange en particulier. Le Zohar le cite en tant que Chérubin, mais également en tant que Séraphin. De nombreux autres auteurs ont font également un archange et un ange, parce qu’il est à la fois distant et proche du genre humain. » (Gabri-el)

C’est lui qui sonnera le trompette finale afin d’éveiller les morts pour le Jugement Final (Nouveau Testament : Mat. 24:31 et 1 Cor 15:52). Il est l’interprète des rêves et des visions, Daniel 8:16 « et j’entendis la voix d’un homme au milieu de l’Ulaï; et il cria et dit: Gabriel, fais comprendre à celui-ci la vision ».

Selon le lexique hébreu : 01403 גבריאל Gabriy’el gab-ree-ale’, de Geber, homme, guerrier et de El, Dieu ou comme Dieu. Gabriel = ‘Guerrier de Dieu’ ou ‘homme de Dieu’.

Raphaël (Dieu soigne)

Il est l’Archange spécialisé dans les soins, la médecine, la créativité et la protection des jeunes hommes et la construction. Il prend soin de ceux qui cherchent à s’élever spirituellement ou qui entreprennent un pèlerinage. Il aida Tobias dans son voyage à se préserver du démon Asmodée.

Au sein de la Kabbale, on lui attribue le plus souvent Hod ou Tiphereth, selon les sources.

Uriel (Dieu est ma lumière, le Feu de Dieu)

C’est lui qui s’occupe de la destinée des anges qui se sont moqués des lois de Dieu.

La Kabbale médiévale lui attribue la Vérité et le Pilier du Milieu de l’Arbre de Vie, et on lui associe Tiphereth.

Esdras II 10:28 : « Où est l’ange Uriel, qui vint à moi le premier ? car il m’a fait tomber en grandes transes, et ma fin va vers la corruption, et ma prière est réprimande ».

Dans le Paradis Perdu de Milton il est représenté comme ‘régent du soleil’.

Quelques autres anges mineurs :

Zadkiel (Justice de Dieu)

C’est lui qui empêcha Abraham d’offrir son jeune fils en sacrifice à Dieu. Il symbolise le couteau sacrificiel.

Raziel (Dieu est mon plaisir ou Secret de Dieu)

Raziel est l’Ange qui dicta le fameux manuscrit Sepher haRaziel à Adam, ce compendium de l’Art Kabbalistique pantaculaire et théurgique. Raziel est l’Ange du Secret, du Secret de Dieu et de sa Création, il dirige et protège les opérations théurgiques.

Raguël (Ami de Dieu)

Il est l’Archange qui emporta Énoch dans les Cieux.

Les Archanges et la prière

Les Archanges se retrouvent au centre de diverses prières juives. Toutefois, il ne faut pas concevoir ce fait sous la même approche que la prière chrétienne, car la Tradition interdit au juif de prier les anges seuls afin qu’ils intercèdent pour lui. En effet, l’unique fonction des anges est de transmettre la prière de celui qui prie et en aucun cas d’agir en lieu et place de Dieu.

Zalman Schachter, A First Step : « l’approche utilisée ici est celle du mysticisme juif classique, tel que réformé par le Hassidisme, et en particulier, par l’école ‘Habad (nom qui se réfère à ‘Hochmah, Binah et Daat…) ». Mais, la place des Anges y est toute différente : « … visualisez un ange de grâce à votre droite… à votre gauche, un ange de pouvoir et de force; devant vous, un ange de douce lumière et derrière vous un ange de guérison. Au dessus de votre tête se tient la Présence de Dieu. Lors de cette visualisation dites : « Au Nom de YHVH, le Dieu d’Israël : A ma droite Michaël, à ma gauche Gabriel, devant moi Uriel et derrière moi Raphaël. Au dessus de moi se tient la Shekhinah de Dieu. » Imaginez alors que vous plongiez en Michaël pour l’Amour afin de mieux aimer, en Gabriel pour la force, afin d’être fort, Uriel illumine votre esprit et Raphaël vous protège des maladies. » Cet exercice fait partie intégrante de la récitation du Shema du soir ou Kriyat Shema.

Si l’on attribue les Sephiroth selon la tradition alors, nous avons Guebourah à gauche (Gabriel) et Guedoula à droite (Michaël). La tradition (confer le Shekhel haKodesh) nous enseigne que Guedoula (Hessed) est placée au sud, Guebourah au nord, Kether serait donc bien à l’est. L’importance est grande, car ici l’adepte fait face à Kether et donc dirige ses pensées vers Dieu, c’est donc bien un acte théurgique.

Concernant la disposition traditionnelle des Anges, nous ne trouvons rien de véritablement clair dans les textes originaux. Toutefois, nous pouvons citer Nombres Rabba 2 ; concernant Nombres II : « De même que le Saint, béni soit-Il, créa quatre vents et quatre bannières, Il créa aussi quatre Anges pour entourer Son trône : Michaël, Gabriel, Uriel et Raphaël. Michaël est à sa droite, correspondant à la tribu de Ruben ; Uriel est à sa gauche, correspondant à la tribu de Dan qui était placée au nord ; Gabriel est en avant, correspondant à la tribu de Juda qui se trouvait à l’est ; Raphaël est en arrière, correspondant à la tribu d’Ephraïm, à l’ouest ».

La prière juive (qui comporte dans sa version complète les psaumes 3, 91 & 128) à dire avant de s’endormir, le Shema du coucher, est la suivante :

« Au Nom du Seigneur, Dieu d’Israël, que Michaël soit à ma droite; Gabriel à ma gauche; devant moi Uriel; derrière moi Raphaël et au-dessus de ma tête se tient la Divine Présence de Dieu » (Artscroll Sidur 1.10 p. 295).

On la trouve dans tous les Siddur traditionnels et la récitation du Shema immédiatement avant de s’endormir est considéré comme une protection contre les dangers de la nuit (Artscroll Siddur 1.10, p. 288). La section que nous venons de citer comprend les quatre archanges (Michaël, Raphaël, Uriel et Gabriel) ainsi que la Shekhinah. Chacun de ces archanges a une mission particulière. L’Ange Michaël garde les enfants d’Israël ; l’ange Gabriel donne le courage et la force ; Uriel illumine le chemin au travers de la nuit ; Raphaël est responsable du bien être physique et émotionnel.

Selon le Midrash Tehillim 88:4, les anges attendent que les Juifs finissent leurs prières du matin, ils en font alors une Couronne qu’ils placent sur la Tête de Dieu.

La prière titbarach apparaît au sein du Shema et dans cette prière, les anges y sont mentionnés également : « [Dieu] façonna les esprits angéliques afin de Le servir… Ils attendent le commandement de Dieu » (Artscroll Siddur).

La nuit de vendredi, le « Shalon Aleichem » est chanté au début du repas de Shabbat. Un Midrash nous dit que tout Juif est accompagné cette nuit-là par deux anges. Si les bougies sont allumées, alors le bon ange donne sa bénédiction mais si les bougies ne le sont pas, alors, c’est le mauvais ange qui donne sa bénédiction. Cette chanson débute par ces mots :

« Nous vous souhaitons la paix, anges présents, anges du Très-Haut, le Roi des Rois, le Saint, béni soit-Il » (Siddur 1.10, p. 723).

Le jour du Yom Kippur, jour du Grand Pardon, est censé selon la Tradition être le seul moment où les juifs se transforment en anges. Ce jour-là, selon le Talmud, les juifs servent Dieu : « ce jour-là, lorsque nous récitons les prières du Shema, nous murmurons le Nom de Dieu. Seuls les anges peuvent le dire à voix haute, car ils sont extrêmement purs. Mais,au Yom Kippur, chaque juif devient un ange et peut dire ce Nom à voix haute » (Rabbi Yehyel Poupko).

Dieu a créé les Anges, mais, pour paraphraser une prière, que les mots de ma bouche et des méditations de mon cœur fassent que Dieu envoie Ses anges sur moi.

Synthèse des hiérarchies angéliques, Spartakus FreeMann, 2007

Image by Michael Gaida from Pixabay

Sources :

Zohar ;

Sepher ha-Bahir ;

Guide des Égarés, Moïse Maïmonide.

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1 réflexion sur “Synthèse des hiérarchies angéliques”

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