L’Aesh Metzareph ou Le Feu Purificateur 1

L’Aesh Metzareph ou Le Feu Purificateur 1. Préface de Frater Sapere Aude. 

Le Æsch Mezareph ou Ash Metzareph est connu uniquement des personnes de Culture Occidentale grâce à la Traduction Latine trouvée à l’état fragmentaire dans un travail intitulé Kabalah Denudata de Knorr von Rosenroth publié à Sulzbach en 1677-84.

Ces volumes portent en sous‑titre : « Les Doctrines Transcendantales, Métaphysiques et Théologiques des Hébreux » ; ils renferment une Traduction Latine avec une partie du texte Hébreu et des commentaires du grand Sohar ou Zohar « Le Livre de la Splendeur » qui est le plus célèbre de tous les Codex mystiques Hébreux de la Kabalah.

Trois des principaux traités du Zohar sont maintenant familiers aux lecteurs anglais grâce à la traduction de mon ami Mac Gregor Mathers. Son édition de l’ouvrage : Le Livre des Mystères Cachés, la Grande et Sainte Assemblée et La Petite et Sainte Assemblée, a connu une telle diffusion que je me suis enhardi à sortir ce volume qui est une application de la combinaison Kabalistique de l’Alchimie, sous la forme d’un fascicule de la Collectanea Hermetica. On peut encore trouver le Æsch Mezareph sous la forme d’un traité séparé, écrit en ce qui a été appelé la langue Hébraïque, mais qui est plus exactement de l’Araméen Chaldéen ; il s’agissait d’un pendant au Livre des Nombres Chaldéen si souvent cité par H.P. Blavatsky, mais qui n’est plus disponible, bien que j’aie des raisons de penser que des copies existent encore, soigneusement cachées.

Le premier volume du travail de Rosenroth est entièrement composé d’un Lexicon Kabalistique. On peut lire sur la page de titre :

Apparatus in Librum Sohar nempe Loci communes Kabalistici secundum ordinem Alphabeticum concinnati qui Lexici instar esse possunt

Sur la page de titre la plus importante de l’ouvrage, il décrit cette partie comme provenant de cinq sources :

I. Clavis ad Kabalam antiquam : explicatio et ad debitas Classes Sephiristicas facta distributio omnium nominum et cogniminum Divinorum è Libro Pardes.

II. Liber Schaare Orah sen Portæ Lucis.

III. Kabala recentior. Rabbi Jizchak Loria.

IV. Index plurimarum materiarum Cabalisticarum in ipso libro Sohar propositarum.

V. Compendium Libri Cabalistico‑Chymici. Æsch Mezareph dicti, de Lapide Philosophico.

Le Æsch Mezareph peut être presqu’entièrement reconstitué à partir des fragments disséminés dans ce Lexicon. Ce travail a été réalisé par un Admirateur de Philalethes qui publia la version anglaise en 1714.

Le présent volume est une réédition de cette version anglaise dans sa forme originale ; beaucoup de corrections ont cependant été effectuées ainsi que quelques modifications d’orthographe et de prononciation, pour éviter les formes archaïques qui pourraient représenter des sources de difficultés pour de jeunes étudiants. Par exemple, Kabbala a été remplacé par Kabalah, car le mot Hébreu comporte un seul B et ah représente la lettre Hébraïque Hé plutôt que le a, ce qui laisse supposer que ce mot est écrit avec le Aleph Hébreu.

Le nom Hébreu ou Chaldéen de ce traité est alors orthographié AShH MTzRP. L’Admirateur de Philalethes l’écrit en anglais en 1714 avec la diphtongue ÆSCH, et dans le second mot il met Z à la place de Tz, Zain à la place de Tzadde, ce qui conduit à la confusion et à l’erreur. La signification de Ash ou Ashah est « le feu » ou « L’offrande du feu », et Mezareph signifie « le nettoyage » ou « la purification ». Le titre en entier fait référence aux « Feux Purificateurs », en tant que procédé par lequel de l’Or pur a été obtenu par Alchimie, en éliminant les impuretés par le feu et en séparant ainsi le pur de l’impur sur le plan matériel, alors que le feu purificateur de l’épreuve est aussi une image appropriée pour exprimer la purification et l’exaltation de l’âme humaine sur le plan de l’Alchimie spirituelle. Les mots Ash Metzareph ou Æsch Mezareph comme l’écrit Rosenroth. se trouvent dans le livre de Malachie, c. 3, v. 2. où il est dit que le messager du Seigneur est comme « le feu qui affine ».

On trouve dans ce livre de nombreuses références à d’autres ouvrages anciens Hébreux et Chaldéens dont un certain nombre se trouvent dans L’important recueil de traités appelé le Talmud . Il existe deux grandes versions de cet ouvrage : Le Talmud de Babylone et celui de Jérusalem. Le premier, le plus important, est le plus documenté et le plus mystique. Parmi les traités auxquels il est fait allusion, on peut citer le Pirqué Aboth, PRQI ABUT, Les Sentences des Pères ; le Baba Kama, BBA QMA, le Premier Portail ; le Baba Bathra, BBA BTRA, le Dernier Portail ; le Baba Metsia, BBA MTzIOA, le Portail du Milieu.

L’ouvrage Shaare Orah mentionné par Rosenroth correspond au ShOR AURH ou Portail de Lumière écrit par Rabbi Joseph Gikatilla ben Abraham.

Le Liber Pardes de Rosenroth correspond au Sepher Pardesh Rimmonim ou Jardin des Grenades écrit par Rabbi Moïse Cordevero, ou Remak, qui connut la célébrité vers 1550.

La valeur de cet ouvrage est si grandement dépendante de la Kabalah Littérale et de la Guématria, ou conversion mutuelle entre les lettres et les nombres, qu’il n’est pas inutile de présenter ici une table des lettres Latines attribuées aux lettres Hébraïques et aux Nombres correspondants. Le système de conventions présenté ici est celui qui figure dans l’ouvrage de Wynn Wescott Les Nombres, et qui a déjà été adopté dans tous les précédents volumes de la Collectanea Hermetica. Ce système est uniquement une approximation de la traduction littérale de l’Hébreu ; par exemple, on a adopté I pour Yod, mais certains auteurs utilisent I ou Y ou J ; et pour la lettre Ain, on admet O qui a parfois la valeur de As et d’autres fois celle de Gn, lorsqu’elle est utilisée comme consonne.

Dans le Æsch Mezareph les Nombres correspondant aux lettres finales ne sont pas utilisés.

Les enseignements que renferme le Æsch Mezareph sont presqu’entièrement Alchimiques et les mots qu’il contient suggèrent plus qu’ils n’expliquent.

Aesh Metzareph
Seraphim. Illustration extraite du site Holy Trinity Icon Mounting Studio.

La méthode d’enseignement par allégories se retrouve tout au long du texte, et il faut garder à l’esprit les équivalences, sinon la confusion pourrait en résulter. Un certain nombre d’opérations Alchimiques sont indiquées, mais de telle façon qu’il serait impossible à un néophyte de les mener à bien ; toute tentative dans ce sens montrerait qu’il manque quelque chose d’essentiel à un stade ou à un autre.

Mais, bien que le Asch Mezareph ne soit pas un manuel d’Alchimie pratique, néanmoins une étude attentive des indications données, mises en relations précises avec les allusions numériques, peut fournir de véritables conclusions concernant la materia prima et les agents à utiliser dans les diverses formes de Transmutation.

Le Chrétien aux vues étroites verra dans cette brochure la confirmation de son opinion selon laquelle l’Alchimie est un art profane inspiré par le Malin ; or il n’existe peut‑être aucun livre qui contienne davantage de références aux versets des Saintes Écritures pour illustrer les moyens et les buts de l’Alchimie ; à tel point qu’un tel personnage pourrait désigner cet ouvrage comme le plus brillant exemple de l’assertion selon laquelle « Le Diable peut même aller jusqu’à citer l’Écriture Sainte pour parvenir à ses fins ».

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Lire la troisième partie.

Aesh Metzareph ou Feu Purificateur, Traité Chymico-kabalistique composé à partir de la Kabalah Denudata de Knorr Von Rosenroth, Collectanea Hermetica. Edité par W. Wynn Westcott. Traduit en Anglais en 1714. Préface, Notes et Commentaires de Frater Sapere Aude.

Image par Enrique Meseguer de Pixabay

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