Les non-Juifs et l’étude de la Kabbale par Spartakus FreeMann.

Selon les rabbis, il existe deux types de non-Juifs :

1- Les idolâtres qui n’acceptent pas la Loi de Dieu telle que révélée dans la Torah. Ce sont tous ceux qui croient en des doctrines, philosophies et pratiques, lois et morale contraires à celles édictées par Dieu, révélées à Adam, puis à Noé. Les idolâtres sont ceux qui ne reconnaissent pas la souveraineté de l’Unique sur l’univers et qui adorent d’autres divinités.

2- Les Gentils Justes (les Bnei Noach ou Ger Toshav) qui sont ceux qui ont abandonné l’idolâtrie et l’immoralité et vivent leurs vies selon les Commandements de Dieu.

Il est à noter que les Gentils, au contraire des Juifs, ne sont pas obligés ou censés observer les Commandements données sur le Mont Sinaï. Par contre les Commandements donnés par Dieu à Adam et ensuite à Noé, et qui sont inclus dans la Torah, sont par définition universels et doivent être observés par tous, Juifs ou non-Juifs.

Ces Commandements universels sont connus sous le nom des Sheva Mitzvot le-Bnei Noach (les Sept Lois Noachites). Un Gentil qui observe des Lois est alors appelé « Juste ». Ceux qui ne les observent pas « Idolâtres ». Les idolâtres n’ont aucun droit d’étudier la Torah et cela leur est même interdit selon le Talmud.

Ces sept lois stipulent : (1) la croyance au Dieu unique ; (2) elles prohibent le blasphème, (3) le meurtre, (4) le vol, (5) l’immoralité sexuelle et la (6) consommation d’un membre d’un animal encore en vie ; (7) elles exigent aussi la constitution de tribunaux. Un non-Juif respectant toutes ces lois est considéré comme un juste, au même titre qu’un Juif s’acquittant de toutes les lois qui lui incombent.

La plupart de ces lois trouvent leur fondement dans l’expression de l’unicité de Dieu. Elles sont :

L’idolâtrie : L’interdiction de servir ou d’adorer tout être, représentation, comportement, symbole… Cela dans le but de ne pas diviser Dieu en le réduisant à l’une de ses parties, mais également de ne pas asservir son libre arbitre à un attachement illusoire.

Le blasphème : Maudire le Créateur ou sa Création est le second interdit. Un sage qui maudit verra sa malédiction se réaliser. Par extension, le blasphème implique la remise en question du jugement de Dieu, et revient donc à se substituer à Lui.

L’homicide : La plus connue des lois. Pour une raison évidente, tuer un autre être humain revient à nier l’unicité et l’égalité des êtres créés, et refuser à un semblable la possibilité de se rependre ou de s’accomplir. Il n’est toutefois pas interdit de défendre une vie, pour les mêmes raisons, mais en prenant soin de ne pas tuer. Cette loi est supposément levée lorsqu’il s’agit d’une mise à mort commandée par la Torah.

Les relations sexuelles illicites : Tous les rapports dits ‘déviants’ sont proscrits. Cela inclut l’homosexualité, mais également l’acte sexuel bestial. Agir de la sorte reviendrait à agir contre l’ordre naturel, et donc la volonté de Dieu.

Le vol : Déposséder son semblable est interdit, que ce soit d’un objet inanimé ou d’un être vivant, directement ou indirectement. Voler revient à prendre ce qui n’a pas été gagné honnêtement. De plus, cet acte implique de ne pas se satisfaire de sa condition, et surtout de priver son semblable pour son propre bénéfice.

Les membres d’une créature vivante : Manger la totalité ou une partie d’une créature encore vivante revient à dévorer une partie de son âme. L’animal doit donc obligatoirement être tué avant que sa chair ne soit consommée. Cet interdit ne s’applique pas aux plantes.

Les tribunaux : Les lois Noahites doivent être observées via l’établissement de tribunaux, et donc de juges chargés de les faire respecter.

Si un idolâtre étudie la Torah et la Kabbale alors, il met en péril l’avenir de son âme dans le Monde à Venir, Olam ha-Ba. Selon les rabbis, l’étude de la Kabbale par un idolâtre ne peut mener qu’à de mauvaises interprétations, des erreurs de foi, des croyances fausses et des pratiques démoniaques ou perverses.

Les Gentils Justes dont parle Maimonide dans ses Lois des Rois (chapitre 9-10) doivent observer des Lois qui sont documentées dans Talmud, traité Sanhédrin 59a, et parmi ces lois, la plus importante est celle qui spécifie que les Gentils Justes ne doivent pas imiter les Juifs. S’il désire, toutefois, le faire, il devra alors se convertir (voir à ce sujet le site Modia).

Toutefois, cela n’est pas nécessaire ni obligatoire, le Judaïsme ne pratiquant pas le prosélytisme. Je me souviens à ce propos de ma visite à un Rabbin qui, lorsque je lui ai demandé comment se convertir, me répondit : « Mais pourquoi se convertir, le voie du Judaïsme est dure certes, mais il est encore plus dur d’être un Juste parmi les Nations ». Ainsi, être un homme conscient de Dieu, de ses devoirs et de sa mission, est déjà un pas vers la connaissance de Dieu…

Le Rabbi Chaim Clorfene, en son livre La Voie du Gentil Juste nous dit : « Bien que les Enfants de Né doivent respecter uniquement les Sept Lois Universelles, il leur est permis d’observer n’importe quel autre des 613 Commandements de la Torah pour le plus grand bénéfice de la récompense divine ».

Selon le Traité Sanhédrin du Talmud (59a), les lois que doivent suivre les Justes ne sont ni simples ni petites. Les Sept Lois sont ainsi similaires aux 613 Commandements de la Torah dans leur application et nombre des aspects de la Torah y sont déjà inclus en elles.

Le Gentil se doit se connaître et de servir Dieu et surtout être conscient de l’Unicité absolue de la Divinité ! Et selon le Tana Dvei Eliyahu rabbah 9, les Gentils comme les Juifs peuvent recevoir le Ruach ha-Kodesh (inspiration divine ou saint esprit) selon leurs actes et pensées.

Ainsi, les Gentils doivent connaître Dieu, tenter d’acquérir le Ruach ha-Kodesh et étudier la Torah et la Kabbale afin d’approfondir sa foi et la compréhension des Commandements.

Pour conclure, il est encouragé par les rabbi que des Juifs enseignent aux Gentils comment cultiver leur état de Rectitude spirituelle afin, pourquoi pas, d’atteindre la Sagesse et la Sainteté. L’étude de la Kabbale à ces Gentils est donc permise voire encouragée également sous réserve de respecter les secrets de la Torah et le Nom de Dieu.

Nous terminons en citant le Rabbi Meïr : « Un Gentil qui étudie la Torah est tel un Grand Prêtre » (Talmud, Baba Kame, 28a).

Les non-Juifs et l’étude de la Kabbale par Spartakus FreeMann, Zénith de Libertalia, 5 Adar 5765.

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1 réflexion sur “Les non-Juifs et l’étude de la Kabbale”

  1. Je me permet d’ajouter un complément à la source que vous citez de Rabbi Meïr. Une discussion au sujet du commentaire de Rabbi Meïr se trouve en Sanhédrin 59a (Talmud) et conclu ceci.
    « La Guémara répond : Là, dans la baraita, la référence est à un Gentil qui s’engage dans l’étude de leurs sept mitsvot (commandements). C’est une mitsva pour un Gentil d’étudier les halakhot (Lois) qui se rapporte aux sept mitsvot noahide, et quand il le fait, il est hautement considéré. »
    Ainsi nous comprenons que l’étude de la Torah (les 5 livres) est permise à un ben Noah mais de manière approfondie quand elle concerne les lois Noahides. Pour le restant de la Torah, on peut l’étudier sans approfondissement mais uniquement pour connaitre, pour comprendre.

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