L’arbre et l’Homme

L’arbre et l’Homme par Gabri-el.

Traduction d’un texte rapprochant l’homme de l’arbre fruitier. Une approche sympathique à défaut d’être novatrice, y compris sur les Klippoth.

Le 15ème jour de Shvat, ce jour est la Nouvelle Année des Arbres, bien que d’autres la placent le premier jour de Shvat. Ce jour a été désigné comme jour spécial pour l’introspection et la recherche de soi ; il est également de coutume pour les hassidim de faire un festin spécial faisant une part belle aux fruits. Parshat Shoftim, dans le Livre de Dvarim, dit « car l’arbre du champ est-il un homme ? » c’est-à-dire que la Torah compare l’homme à un arbre et de cela vient que le 15ème jour de Shvat est comme Rosh Hashanah, le jour du jugement, une occasion de changement et de recherche de soi. Nous devrions ici essayer de tirer des analogies entre l’arbre et l’homme, et voir ce que nous pouvons en conclure.

L’arbre et l’Homme par Gabri-el.
L’Arbre de vie, Gustave Klimt.

Chazal, dans Massechet Yoma, dit, « Le Seigneur vit que les Justes sont peu et donc les planta dans chaque génération. » Ceci soulève la question de savoir quel est le bénéfice pour nous qu’ils soient plantés, dans chaque génération, et quelle différence cela ferait-il si le petit nombre de Justes étaient plantés dans une génération, ou si Dieu les dispersait à travers toutes les générations ? Le problème est que l’une des choses qui poussent l’homme à se développer est l’envie, par exemple le désir de ressembler à un autre. Si un homme était seul dans le désert, il ne pourrait pas se développer. En étant en société et en voyant des gens instruits, il souhaite être comme eux. C’est également la raison pour laquelle Chazal dit qu’il n’y a pas de générations qui manquent d’Abraham, d’Isaac, ou de Jacob, par exemple, que chaque génération a des Justes dont le rôle est de donner un exemple, de sorte que les autres veuillent leur ressembler. Et cela est comme greffer des arbres, car pour qu’ils prolifèrent, il faut prendre des branches de l’un pour les greffer sur un autre, et ainsi, d’un seul arbre, de nombreux arbres sont générés. De ceci, nous pouvons comprendre les dires de Chazal, que le Seigneur vit que les Justes étaient peu en nombre, et ainsi les planta en chaque génération. C’est-à-dire que puisqu’il y a si peu de Justes, Dieu les planta dans chaque génération, de sorte que les gens de chaque génération puissent voir, pour leur exemple, ce qu’un homme peut devenir, et ainsi les Justes proliféreraient dans chaque génération, tout comme la greffe d’un arbre peut devenir la source de nombreux arbres. Et ceci est réellement la fonction positive de l’envie puisque, comme il est su, chaque qualité a des aspects positifs et négatifs. Grâce à l’aspect positif de l’envie, comme Chazal dit, « l’envie des auteurs va multiplier la sagesse. » Du désir d’être comme les Justes, les Justes de chaque génération se multiplient.

Durant l’ensemencement, l’homme ne voit pas de résultat. Au contraire, les semences pourrissent et l’homme se demande si quelque chose va pousser et, si c’est le cas, si l’arbre va porter de bons fruits ou non. De la même façon, tout ce qu’un homme commence nécessite qu’il investisse tout d’abord des efforts sans voir de résultats immédiats. Il crois seulement, et prie le Seigneur que son labeur ne soit pas vain. Et encore plus que ça, il imagine que, de son travail, des détriments pourraient survenir plutôt que des bénéfices. Nous pouvons à présent comprendre pourquoi Chazal définit Massechet Zra’im comme « foi » puisque le fermier fait tous ces efforts – labourer et fertiliser, ensemencer et arroser – et alors, pour autant que les fruits de son labeur sont concernés, peut seulement prier le Seigneur. Et le mot « semence » est le notarikon de « ceci est mauvais » car même au premier regard, il apparaît que la semence ne fait que pourrir et que rien ne viendra d’elle. De la même façon, une personne doit croire en son Seigneur, et en dernière analyse, tout viendra bien, même si au premier regard, cela ne semble pas probable car notre vue est limitée et nous sommes incapables de voir ce qui est à venir.

Une autre chose que nous discernons est que chaque arbre a besoin d’un environnement favorable à son développement, par exemple, un endroit hospitalier à la semence. Plus tard, il devra toujours conserver un environnement, par exemple chaque arbre et chaque plante a besoin, pour son développement, de fertilisant, d’eau, de matériaux organiques, de soleil ou d’ombre, etc, pour que la semence se développe et, encore plus tard, pour que l’arbre se développe et donne des fruits de qualité. De plus, lorsque l’arbre est toujours une pousse, il a besoin d’un tuteur pour s’assurer qu’il pousse droit. Il est impossible de corriger une déviation une fois que l’arbre est devenu mature. Dans sa jeunesse, il est facile de le dresser, quelque chose qui n’est pas possible lorsqu’il est vieux et tordu, il devient alors dur de le redresser. Il doit avoir un environnement positif, par exemple, un bon professeur, une bonne compagnie et des livres de sagesse, de sorte à se développer dans son être, tout comme la semence et l’arbre se développent grâce à l’environnement extérieur dans lequel ils ont été plantés. Si l’environnement extérieur dans lequel il a été ensemencé n’était pas approprié à la semence, l’arbre ne se développerait pas ou ne donnerait pas de fruits de qualité. Si un homme se trouve dans un mauvais environnement, il ne sera pas capable de se développer de façon positive, aussi bonne que puisse être son essence. Tout comme l’arbre reçoit du soutien tôt dans son développement, de même un homme est éduqué durant sa jeunesse, même dans ses années futures, il ne l’abandonnera pas.

Tout comme les racines de l’arbre doivent être fortes pour lui permettre d’atteindre des hauteurs et de résister à des vents forts qui le déracineraient, un homme qui a ses racines dans la connaissance de ses ancêtres, est enraciné dans la Torah et dans la culture que nos sages hommes nous ont appris (même si les vents mauvais et fallacieux ainsi que des cultures étrangères peuvent interférer) et aura la force de rivaliser avec eux parce qu’il puise de la force dans ses racines et continue de garder sa culture et son affiliation nationale.

Tout comme les arbres sans fruits, il y a des gens vides et secs. Comme il est su, les arbres sans fruits font beaucoup de bruit lorsqu’ils brûlent et ainsi sont comme les gens vides qui s’occupent dans des bavardages inactifs. Ce n’est pas le cas pour ceux qui sont comme des arbres fruitiers, qui ont de l’humidité. Ils ne s’occupent pas en bavardages inactifs, mais plutôt en mots de sagesse seulement, et leurs mots apportent de bons résultats comme des fruits.

Dans un arbre fruitier, les feuilles sortent avant le fruit. Le sens intérieur de la feuille est de produire de la couverture. La feuille cache, comme il est dit d’Adam, « et ils cousirent des feuilles de figuier ». Les fruits sont les bons résultats révélés. Donc, la première condition à la révélation du sens de la Mitzvot et de la Torah est la foi, tout comme les enfants d’Israël dirent avant de recevoir la Torah, « Na’asseh VéNishma » (nous ferons et nous entendrons). Ceci signifier agir tout d’abord par foi, sans compréhension, et seulement après, le « Nishma » (entendre), à travers la compréhension, comme il est dit de Moïse : « Moïse cacha son visage, car il avait peur de regarder ». Chazal dit que Moïse fut récompensé pour avoir caché son visage, par exemple pour sa foi en Dieu. Qu’il ait caché son visage signifie qu’il ne connaissait pas les voies du Seigneur, mais croyait seulement. La foi s’applique lorsqu’on ne voit pas. Lorsqu’on voit et comprend, la foi n’est plus nécessaire. La récompense de Moïse a été lorsqu’il a eu le mérite de voir et de comprendre les voies de la supervision du Seigneur.

Dans le fruit, la Klippah (pelure, enveloppe) apparaît avant le fruit, par exemple dans le processus de croissance, tout d’abord la Klippah se développe, ensuite le fruit. C’est un grand principe, pas seulement dans la nature, mais dans toutes choses. D’un qui est né, il est dit « l’inclinaison du cœur d’une personne est mauvaise depuis sa jeunesse ». C’est seulement après avoir reçu l’obligation des Mitzvoth qu’il reçoit une bonne inclinaison.

C’est ainsi parce qu’inclinaison signifie désirs et, depuis le commencement, une personne doit élargir ses aspirations et ses désirs et seulement après, lorsqu’il sera mature, il pourra comprendre que le principal travail d’un homme n’est pas seulement de bénéficier lui-même, mais de canaliser ces mêmes aspirations dans des directions positives. Ainsi, l’inclinaison mauvaise précède la bonne de façon à préparer les outils, de sorte que la bonne inclinaison va, plus tard, être capable de diriger ces mêmes outils dans une direction positive. Donc, la Klippah précède le fruit, par lequel « Klippah » suggère outils et préparation, de sorte que le fruit ait où entrer, par exemple, les bons résultats.

Il y a des fruits qui sont mangés avec la Klippah et il y a des fruits qui ne sont mangés qu’après avoir ôté la Klippah. De la même façon, d’une perspective externe et superficielle, la Klippah semble superflue et a également un goût amer, mais lorsque nous ôtons la Klippah externe et révélons le vrai fruit, nous comprenons que la Klippah n’est là que pour protéger le fruit. Ainsi, il y a des aspects spirituels négatifs et des situations qui sont la cause d’un bien à venir. S’il n’y avait ces aspects, le bien ne viendrait pas – comme la Klippah qui protège le fruit. Et il y a aussi des aspects qui ne sont pas bons, mais qui, à la fin, eux-mêmes sont transformés en bien comme la Klippah qui est mangée avec le fruit.

Après le péché d’Adam, les mondes se détériorèrent et les étincelles de sainteté tombèrent dans le royaume végétatif et ce sont ces étincelles qui donnent le bon goût au fruit. Les personnes qui mangent le fruit en sainteté (par exemple lorsqu’ils bénissent leur nourriture) élèvent ces étincelles de sainteté vers leur place d’origine. Le péché d’Adam fit tomber les étincelles de sainteté dans le monde végétatif et ainsi c’est une Mitzvah de bénir le fruit de façon à le repentir, mais, en même temps, il lui fut interdit de manger de la viande car les animaux n’ont pas besoin de Tikkun. Ceci ne fut plus le cas pour la génération du déluge concernant laquelle il est dit que toute la chair marchant sur terre fut détruite. Ceci revient à dire que par le péché de la génération du déluge, les animaux aussi furent compromis et qu’ainsi il fut permis à l’homme, seulement à partir de la génération du déluge, de manger de la chair de façon à libérer les étincelles de sainteté qui tombèrent dans les animaux.

Ainsi, en conséquence au péché d’Adam advint une descente des mondes. Il est su qu’il y a quatre mondes qui sont : Atzilut (l’émanation), Briah (la création), Yetzirah (la formation) et Assiah (l’action). Les mondes de Briah, Yetzirah et Assiah tombèrent de leur position et seul le monde d’Atzilut resta en sainteté tandis que les autres, chaque monde de sa position respective, tomba à une position plus basse. Les fruits qui correspondent au monde d’Atzilut sont mangés sans ôter la Klippah ou les semences puisque c’est un monde qui ne requiert pas d’amendement. Ce sont des fruits comme les figues, le raisin, la goyave et la plaquemine.

Les différents types de fruits symbolisent ces mondes. Olam HaBriah (le monde de la Création) est appelé « principalement bon et un minimum de mal » (ceci est imperceptible). Ainsi, les fruits qui y correspondent sont les olives, les pêches, les dates, les prunes et les pommes qui sont mangées avec la Klippah. Les semences correspondent au minimum de mal imperceptible, et qui est ôté.

Dans le monde Yetzirah (formation), le mal est plus proéminent. Les fruits qui symbolisent cela, comme les oranges, sont mangés avec la Klippah, mais leurs noyaux sont ôtés. Il y a une autre condition dans le monde de Yetzirah qui vient seulement avec le dernier amendement où même le mal sera corrigé. Ceci nous le voyons dans les oranges et les citrons en général, dont diverses sucreries et confitures sont préparées. Même les Klippoth peuvent être transformés en bien.

Le monde d’Assiah (action) est couvert par le mal et le bien à l’intérieur attend d’être révélé. Ceci est symbolisé par des fruits comme la grenade, les noix, les amandes, dont la Klippah est ôtée et seul l’intérieur mangé.

L’arbre et l’Homme. Traduction par Gabri-el, 2007

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